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Le 25 mai, un journaliste syrien s’est rendu à Conflans-Sainte-Honorine pour partager son expérience avec les élèves du lycée Simone Weil. Cette rencontre a été organisée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. Elle a également bénéficié du soutien de la région Ile de France qui permet chaque année de programmer une dizaine d’intervention dans les lycées franciliens.

Dans le centre de documentation du lycée, plusieurs élèves étaient rassemblés pour accueillir un journaliste syrien venu  partager son histoire. Le projet a été porté dans l’établissement par la documentaliste Madame Cecile DESSEVRE, la professeure de lettres Madame Mélanie ESTAMPES  et la médiatrice culturelle Arcadi Géraldine AUROUSSEAU qui ont accueilli le journaliste à son arrivée.

Pour des raisons de sécurité, le journaliste syrien a présenté son parcours sous couvert d’anonymat. En Syrie, il a relaté pour plusieurs médias les violences perpétrées par des groupes islamistes à l’encontre des femmes. Ce travail l’avait conduit dans les geôles de Daech, « L’objectif d’un journaliste dans ces moments est de rester en vie » relate-t-il. Menacé, intimidé et craignant pour sa vie, il avait alors été contraint de fuir le pays.

La narration de son parcours a permis d’évoquer avec les élèves la situation en Syrie et les difficultés rencontrées par les personnes qui tentent malgré le danger, de médiatiser les exactions commises dans ce pays. La Maison des journalistes est le triste témoin de cette situation : depuis 2011, la Syrie est le pays d’origine le plus représenté parmi les journalistes résidents.

Pour rejoindre la France, le journaliste avait emprunté à pied la désormais célèbre route des Balkans. Son chemin d’exil a ainsi été l’occasion de retracer avec les élèves les obstacles rencontrés par les personnes qui cherchent refuge en France.

À l’issue de sa présentation, le journaliste a répondu aux nombreuses questions des élèves présents. Il a souhaité en connaître leurs rêves et leurs objectifs, tout en les encourageant à ne pas y renoncer.

Les réactions des élèves après cet événement témoignent de leur intérêt pour cet échange dont l’objectif est la sensibilisation aux valeurs citoyennes, à la liberté de la presse et la liberté d’informer :

« Cette rencontre m’a permis de comprendre la situation en Syrie »

« J’ai toujours entendu parler de la Syrie à la télé,  là c’est différent car c’est quelqu’un qui vient nous en parler »

« Ce qui m’a frappé c’est son voyage à pied car son voyage était dur et long »

« Les journalistes ont peu de droits dans leurs pays et quand ils ont la chance de pouvoir aller dans un pays où la liberté de la presse est présente, leur situation reste difficile »

« Son histoire m’a fait frissonner »

 

 

Le jeudi 24 mai, Monsieur Salah Al-Ashkar est allé à la rencontre des élèves du lycée le Champ de Claye de Claye-Souilly. Pendant deux heures, le journaliste syrien a partagé avec eux son expérience.  Cette rencontre a été organisée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. Elle a également bénéficié du soutien de la région Ile de France qui permet chaque année de programmer une dizaine d’intervention dans les lycées franciliens.

C’est dans la langue de Shakespeare que l’échange entre les étudiants et le journaliste a débuté. Madame Elodie RUMBURG, professeure d’anglais, à l’initiative du projet au sein de l’établissement, avait préparé avec la classe la rencontre. Devant une dizaine d’élèves et leurs enseignants, le journaliste Salah Al-ASHKAR a commencé par présenter son parcours, fil conducteur d’une discussion sur la situation en Syrie, celles des journalistes ainsi que sur l’intérêt de pratiquer une information libre.

Diplômé en Finance, Salah s’initie au journalisme en 2011. Sur le terrain, il relate et filme les manifestations pacifiques à Alep, organisées pour protester contre le régime de Bachar Al-Assad. Témoin des conflits, le journaliste réalise plusieurs reportages sur la situation à Alep à partir de cette date. Il est également sollicité par plusieurs médias étrangers qui reprendront ses vidéos et ses clichés. Le journaliste s’est donné une mission : informer au nom de la liberté.  Dans le collimateur du pouvoir et après un passage en prison, le journaliste choisit de travailler sous pseudonyme pour échapper aux radars du pouvoir en place et à la censure. « Salah Al-Ashkar » devient son nom d’emprunt. En 2016, la situation devenant trop dangereuse, il est contraint de quitter son pays .

Jeudi 24 mai, son témoignage a été l’occasion de revenir avec les élèves sur l’histoire de la Syrie et l’évolution du pays depuis les manifestations de 2011. Ils se sont particulièrement intéressés aux motivations du journaliste: « Regrettez-vous d’avoir effectué ce travail comme journaliste ? », lui demande l’une des élèves. Salah a payé un lourd tribut pour avoir exercé ce travail d’information en Syrie : il laisse derrière lui sa famille, ses amis et son pays natal. À cette question et malgré les risques encourus, le journaliste répond « Non, je l’ai fait pour la liberté ».

Dans la salle, les mains levées sont d’abord timides puis se dressent successivement. « Avez-vous eu peur ? », « Que faites-vous aujourd’hui en France ? Comment êtes-vous venu jusqu’ici ?» , « Quel regard portez-vous sur la situation de la presse en France ?»: les questions sont multiples. La parole du journaliste a également de déconstruire les théories que certains élèves ont pu lire sur internet, générant de nombreuses confusions. Des interrogations, le journaliste en avait également pour les élèves. La rencontre s’est ainsi achevée sur cet échange informel qui aura permis à chacun des participants de s’exprimer.

Les commentaires laissés par les élèves à l’issue de la rencontre saluent non seulement le courage du journaliste mais témoignent également de l’intérêt porté à cet échange :

« On a appris plein de choses sur la Syrie ».

« Je trouve que les journalistes en exil ont raison de parler de ce qu’ils ont vécu ».

« Ils ont le courage de dénoncer ce qu’il se passe dans leurs pays ».

« J’ai appris que filmer quelque chose peut être dangereux en Syrie ».

 

 

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affiche-journee-deducation-aux-mediasA l’occasion de la Journée Mondiale de la Télévision, le Musée européen des médias et l’EFAP, école des nouveaux métiers de la communication, nous invitent à la réflexion sur le thème « Médias et Politiques » lors de la Journée 2016 d’éducation aux médias le lundi 21 Novembre.

Cette Journée de débat et de questionnement, qui se tiendra de 8h à 19h au sein de l’immeuble Jacques Chaban-Delmas dans le 7ème arrondissement de Paris, sera l’occasion d’aborder l’influence des médias sur les politiques et inversement en présence de journalistes, sondeurs, personnalités politiques, conseillers en communication, politologues.

La politique est-elle un divertissement ? Quelle est l’influence des sondages sur le vote réel ? Les médias sont-ils les outils des politiques ? ou inversement ? A la suite de l’élection américaine et à six mois de l’élection présidentielle française, ces questions méritent d’être posées.

Dans ce cadre, le témoignage direct d’Hicham Mansouri, journaliste marocain exilé de la Maison des journalistes apportera des éléments de réponse et un éclairage concerné. Anciennement rédacteur pour le journal Machahid, collaborateur de Free Press Unlimited et International Media Support, il fut contraint de fuir son pays sous la pression du pouvoir politique. Son intervention permettra de cristalliser le débat sur les enjeux fondamentaux de la liberté de la presse et l’indépendance vis à vis du pouvoir.

Pour en savoir plus sur le parcours d’Hicham Mansouri, cliquez ici.

Plus de détails sur cette journée à retrouver dans le programme, cliquez ici

Ci-dessous l’interview à Hicham Mansouri :


 

dsc01036A Vanves, en Île-de-France, la session de rentrée des « Clés de l’Actu » a été animée par Denis Perrin, membre du CA de la Maison des journalistes. « Les Clés de l’Actu « , tel est le nom donné à un atelier destiné aux 11-15 ans qui s’intéressent à la presse et aux événements qui agitent la planète.

Cet atelier initié par le Pôle Jeunesse de la ville Vanves (coordination de l’événement: Sandrine Bourg) et par notre amie la journaliste de France 3 Patricia Loison (récemment partie s’installer au Japon) a lieu une fois par mois. Le samedi 24 septembre, une quinzaine de jeunes volontaires a ainsi pu réfléchir aux questions posées par le phénomène des réfugiés et à ses conséquences.

Une journaliste rwandaise exilée, a apporté son témoignage. Rappelons qu’elle a été accueillie à son arrivée en France par la Maison des journalistes à Paris et elle est toujours mobilisée dans le cadre des activités de sensibilisation à la liberté de la presse et d’expression menées par la MDJ.

(Crédits photos: Isabelle d’Elloy)

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Pour France Culture, François Bordonneau, Juliette Médevielle et Vincent Decque ont réalisé un documentaire de 55 minutes, diffusé le 7 juin 2016, « Reporters en exil » sur la Maison des journalistes, son quotidien, les réfugiés.

(Source : MDJ)

(Source : MDJ)

 

L’émission contient notamment les interviews de :

Yvette Murekasabe, 35 ans, reporter radio au Burundi

Ali Al-Daher, 27 ans, reporter télévision Syrie

Khosraw Mani, 29 ans, reporter radio et presse écrite Afghanistan

Darline Cothière, directrice de la Maison des Journalistes

Danièle Ohayon, co-fondatrice de la Maison des Journalistes