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Les 1er et 2 mars a eu lieu la Convention nationale sur l’accueil et les migrations dans la ville de Grande-Synthe dans les Hauts-de-France. Plusieurs journalistes de la MDJ ont participé à cet événement qui pose la question de l’accueil des réfugiés.

La MDJ était représentée par six journalistes en exil : Halgurd SAMAD (Kurdistan), Hicham MANSOURI, Abdessamad AIT AICHA (Maroc), Larbi GRAINE (Algérie), Makaila NGUEBLA (Tchad) et Beraat GOKKUS (Turquie). Ci-dessous leurs rapports des ateliers auxquels ils ont participé durant la convention.

Parmi les thématiques abordées : « (Re)penser les hospitalités », « Comment rassembler élu.e.s, citoyens et acteurs associatifs ? » ou encore « Entre la légalité et la légitimité à agir, comment assumer nos responsabilités collectives ? ».

Cliquez ici pour lire l’article de Beraat GOKKUS
Une Voix forte s’est élevée au Nord ! « I AM A REFUGEE » 
(L’œil de l’exilé, le 7 mars 2018)

Ci-dessous les retours de nos intervenants :

Hicham MANSOURI, Atelier 1 : Accueil et règlement de Dublin

Beraat GOKKUS Atelier 3 : (Re) penser les hospitalités : initiatives d’elu.e.s

Larbi GRAINE, commentaire en marge de la convention

 

http://www.loeildelexile.org/2018/03/07/refugee-migration-france/Pour en savoir plus sur l’événement, cliquez ici.

Le jeudi 22 février, la MDJ a accueilli un groupe d’une dizaine de jeunes et professionnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de la Direction territoriale du Val d’Oise. A les accompagner, Stéphane COUSIN, chef de service éducatif et Odile VILLARD, référente laïcité citoyenneté, pour ce premier « Stage de Citoyenneté » qui s’insère dans le cadre d’une convention spécifique avec la DT PJJ Val d’Oise, conçue lors d’une collaboration menée en partenariat avec le Ministère de la Justice et le Ministère de la Culture en 2016. La journée était jalonnée de rencontres avec des journalistes exilés et de moments d’échanges avec l’équipe de la MDJ.

Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Communication et sensibilisation, a accueilli le petit groupe à partir de 10 heures, avec Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique, et Clara LE QUELLEC, bénévole. Après une présentation du lieu et une courte histoire de l’association, les jeunes ont été invités à traverser les différents bureaux, où ils ont rencontré Antonin TORT, Responsable de l’Action Social et Hébergement, Guillaume WULFING-LUER, community manager en charge de la rédaction de L’œil de la Maison des journalistes, et ils ont finalement découvert les différentes mission du Pôle communication, en charge par ailleurs des activités culturelles et de sensibilisation. Cette première partie a vocation à montrer toutes les parties en action dans une association et toutes les énergies nécessaires à la bonne réalisation des missions de la MDJ.

La matinée s’est poursuivie avec Hicham MANSOURI, journaliste marocain en exil et en attente d’une réponse de sa demande d’asile depuis un an et demi maintenant. Il a partagé sans filtre son expérience de la prison marocaine et son regard sur le journalisme citoyen. Il a particulièrement insisté sur la responsabilité de chacun et surtout des jeunes devant le pouvoir et les dérives possibles des réseaux sociaux. Les auditeurs ont été frappés par les images qui témoignent des conditions inhumaines des prisons marocaines.

Le repas a été l’occasion d’échanger avec d’autres résidents de la MDJ dans la salle à manger commune. Ensuite, les visiteurs ont été guidés à travers l’exposition « Dessins pour la paix » mise en place en collaboration avec Cartooning for peace. Il s’agit d’une succession d’onze panneaux pour aborder l’importance du dessin de presse comme moyen d’expression universel, mais aussi des questions difficiles comme « peut-on rire de tout ? » ou le traitement satirique de la religion dans la presse. L’exposition met également la lumière sur plusieurs thématiques importantes dans l’histoire du dessin de presse comme la censure, le racisme ou encore le droit des femmes et des enfants.

Enfin, les jeunes ont pu découvrir l’histoire d’un journaliste turc réfugié en France suite au putsch manqué de 2016. Il a partagé sa vision de la politique dans son pays et a raconté comment ses collègues et amis restés en Turquie sont aujourd’hui en attente de leur procès ou condamnés à perpétuité pour avoir travaillé pour des journaux d’opposition. Quand un jeune lui demande ce que ça lui fait de témoigner devant eux, il répond : « Je suis content de partager mon histoire car j’espère qu’elle va ouvrir votre esprit, vous, la nouvelle génération. Quand vous prendrez une décision politique, en votant par exemple, vous la prendrez avec cette ouverture d’esprit. »

Pour conclure cette journée, le journaliste turc a proposé de diffuser le documentaire qu’il a réalisé sur la situation des migrants à Paris et qui a d’ailleurs gagné du prix pour le meilleur Short-Short au Festival du Film indépendant de Berlin 2018. Dans « Breakfast of Champions« , il dénonce les conditions indignes dans lesquelles les réfugiés attendent la reconnaissance de leur demande d’asile. Ce travail a un écho tout particulier pour le journaliste qui déjà en Turquie travaillait sur la thématique des réfugiés. Aujourd’hui, il est le réfugié et observe la situation avec un tout autre regard.

Si les histoires sont différentes, les témoignages des journalistes de la MDJ permettent aux jeunes de la PJJ d’être sensibilisés à la liberté d’expression et la liberté de la presse en France et dans le monde. Il est essentiel qu’ils quittent les murs de la MDJ conscients de la responsabilité et du pouvoir qu’ils ont en tant que citoyens.

Vers 16 heures, un moment de débriefing a clôturé la journée. Ci-dessous des retours des jeunes participants :

« J’ai appris la vie ».

« Je me suis rendu compte de ce qui peut arriver à tout le monde par l’Etat, la police…. C’est très touchant ».

« Les deux témoignages nous ont permis de réaliser que le droit de liberté d’expression n’est pas acquis dans tous les pays et que certaines personnes se battent encore pour l’obtenir ».

« Je savais qu’être journaliste était un métier difficile… mais je ne connaissais pas cette face de ce métier ».

« Je ne comprends pas pourquoi ils doivent faire tout cela car ils font simplement leur métier et on leur interdit de dire des vérités car cela peut faire bouger des choses ».

« Je trouve ce qu’ils font très courageux ».

« La liberté de la presse est importante car elle est l’essence même de la démocratie ».

Les 14, 15, 16 et 17 mars 2018 auront lieu pour la onzième édition les Assises Internationales du Journalisme et de l’Information de Tours. A cette occasion, la MDJ sera présente pour participer aux débats sur les conditions de production d’une information de qualité aujourd’hui en France. Alberic DE GOUVILLE, vice-président de la MDJ, modérera la rencontre avec deux journalistes membres de l’association : Abdessamad AIT AICHA du Maroc et de Mandian SIDIBE de Guinée, ainsi que Darline COTHIERE, directrice de l’association. Rendez-vous le jeudi 16 mars de 11 heures au Centre International de Congres Vinci de Tours.

A suivre, sur la même journée, Elyse NGABIRE, journaliste burundaise ex résidente de MDJ, interviendra à la grande soirée des Assises, « Médias et migrants ». 

Cette année, c’est le journaliste Thomas SOTTO qui présidera le jury des Assises internationales du journalisme, chargé de remettre plusieurs prix dont le prix du « Enquête et reportage ». Ce prix a été remporté par le journaliste de la MDJ, Karam AL-MASRI lors de l’édition 2017 pour son reportage à Alep sous les bombes pour l’ Agence France Presse (AFP) Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide avec la journaliste Rana Moussaoui.

(Re)découvrir le travail de Karam AL-MASRI ET Rana MOUSSAOUI en photos, textes et vidéos

 

Retour en images sur les moments forts de l’édition 2018

Revue de presse