Articles

Rencontre Renvoyé Spécial avec Jean Mati (Congo) aux Cadrans solaires – Annexe du Lycée Matisse de Vence (Nice / Provence-Alpes-Côte d’Azur), le 24 mars 2016.

Pour lire le compte-rendu réalisé par les élèves sur la venue de Jean Mati, cliquez ici.

 

Renvoyé Spécial-UNESCO

(Source : Lycée Matisse de Vence)

 

(Source : Lycée Matisse de Vence)

(Source : Lycée Matisse de Vence)

assises

Une délégation de la Maison des journalistes a été présente aux Assises du journalisme 2013 à Metz.

Le journaliste syrien, Mahmoud El Hajj, a témoigné de son parcours d’exil et de la situation actuelle de son pays devant la profession réunie aux à Metz. Il a pu échanger avec plusieurs groupes de jeunes étudiants en journalisme sur la situation de la presse en Syrie en général et des conditions de travail des journalistes.

Il était accompagné d’Albéric de Gouville, membre du conseil d’administration de la MDJ et rédacteur en chef à France 24 qui eu l’occasion de partager avec ses confrères l’expérience de la MDJ dans le cadre d’un hommage rendu aux 2 envoyés spéciaux assassinés au Mali et aux 4 journalistes français retenus en otage en Syrie.

Jean Mati, originaire du Congo RDC a participé au débat avec un grand nombre de jeunes collégiens et lycéens autour du thème: « Presse jeune, une autre façon de faire du journalisme? ».

Le site web officiel des Assises Internationales du Journalisme : www.journalisme.com/les-assises

 

Crisis in the Congo

«Crisis in the Congo», le film (photo de http://congojustice.org/)

C’est depuis fin 1996 que l’Est de la République Démocratique du Congo est devenu le théâtre de conflits armés qui a dévasté le pays. Aujourd’hui, on compte déjà des millions des victimes. Dans son rapport annuel 2012, l’International Rescue Committee, une association fondée à l’initiative Albert Einstein, a estimé que 5, 4 millions de personnes sont mortes à la suite des guerres congolaises. Dans cette tornade dévastatrice caractérisée par une sauvagerie monstrueuse, ce sont les femmes et les enfants qui payent cher… Le viol des femmes et des filles mineures est une véritable arme de guerre utilisée par les forces armées pour créer le choc et la stupeur dans le chef de la population. A travers une série d’imageries horribles, la partie Est du Congo est l’un des pires endroits au monde pour les femmes et les filles. En RDC, les femmes sont souvent violées dans l’indifférence totale des autorités congolaises, incapables de sécuriser les populations. Qui sont ces bandits? Pourquoi ne sont-ils pas inquiétés? Quelle est la principale motivation pour ces criminels de l’Est de violer les femmes et les enfants? Et l’État congolais, alors… Que fait-il concrètement?

Le modus operandi des violeurs
«Lorsqu’on viole les femmes, on déstabilise la communauté, on viole les femmes du village entier devant les enfants, devant le mari, devant les voisins, cette communauté est brisée. Les hommes ne peuvent plus regarder leurs femmes dans les yeux, et dire que nous étions incapables de vous protéger. Et les femmes ne peuvent pas surmonter ce traumatisme», témoigne Nita Evele, coordinatrice de l’Action Global pour le Congo, dans le film «Crisis in the Congo». Selon les témoignages, plusieurs femmes ont vu leur destin briser après le viol. Certaines se sont retrouvées enceintes et d’autres ont contractées le VIH-Sida. Abandonnées par leurs maris, les femmes répudiées sont devenues personae non gratae dans la communauté, au village et au sein même de leur propre famille restreinte. Pire encore. Les enfants issus de viol sont aussi bannis et rejetés par la société. Ils ne bénéficient d’aucune affection maternelle. On les appelle «Les enfants des Serpents», affirme un congolais vivant à l’Est. A en croire les déclarations des ONG locales, les petites filles nées de viol entre 1998 et 2000 ayants aujourd’hui la tranche d’âge de 13 à 15 ans, ont été à leur tour violées. Un cycle infernal!

L’épineux problème
Malgré de nombreux crimes perpétrés à l’Est du Congo notamment le cas observé de plusieurs femmes violées, la question de l’identification des violeurs reste très délicate. L’un des facteurs est en fait celui de la complexité des conflits. Tellement qu’il y a plusieurs protagonistes. Parfois, on ne sait plus situer les camps opposés. Par ailleurs, la guerre dans l’Est du Congo a une coloration économique que politique. Dans cette contrée de la RDC, il y a plus d’une dizaine des groupes armés illégaux qui opèrent en toute tranquillité. À cela s’ajoute de nombreuses rebellions qui ne cessent de voir le jour et soutenues par les forces étrangères dans le but de piller systématiquement les richesses naturelles (cobalt, cuivre, diamant, manganèse, or, uranium, zinc…). La République démocratique du Congo, pays aux innombrables richesses, n’a pas une force militaire digne de ce nom pouvant défendre loyalement la souveraineté nationale de son territoire. Le pays ressemble à un «Far West». L’armée congolaise, au vrai sens du mot, n’est pas une armée. C’est un groupe d’indisciplinés qui parfois se substitue aussi à une bande violeurs des femmes. En l’absence d’une véritable justice, l’impunité règne. Peut-être un jour ou demain qu’on reparlera de la vraie justice dans ce pays où les corps des femmes et des filles sont profanés aujourd’hui.

L’œil de Jean MATI, journaliste congolais de la MDJ