La Maison des journalistes célèbre la liberté de la presse à l’Hôtel de Ville de Paris

Le 2 mai 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la Maison des journalistes, en partenariat avec la Ville de Paris, a organisé sa cérémonie d’accueil de la nouvelle promotion dans les salons de l’Hôtel de Ville. Cette soirée, placée sous le signe du courage et de la solidarité, a rendu hommage à vingt journalistes venus des quatre coins du monde. Tous incarnent un engagement profond pour la liberté d’informer, un combat souvent mené au prix de l’exil.

Une cérémonie engagée et émouvante

La cérémonie a été ouverte par les élus de Paris, dont Arnaud Ngatcha, adjoint à la Maire de Paris en charge des relations internationales, suivis d’Albéric de Gouville, président de la MDJ. Tous ont rappelé le soutien de la Ville à la mission de la Maison, et souligné l’importance de cette structure unique en son genre.

Puis, Darline Cothière, directrice de la MDJ, a pris la parole pour rappeler le rôle fondamental de l’association :

« Nous vivons une époque paradoxale. Jamais l’information n’a circulé aussi vite. […] Et pourtant, jamais peut-être la liberté d’informer n’a été aussi menacée. Dans ce contexte troublé, la Maison des journalistes prend une dimension toute particulière. Plus qu’un refuge, elle est devenue un symbole. Un symbole de résistance. Un symbole d’espoir. »

Des parcours venus du monde entier

Les journalistes accueillis cette année sont originaires d’Afghanistan, de Syrie, d’Iran, d’Égypte, de Guinée, de Russie, de Haïti, du Mali, de Colombie et de RDC. Chacun d’eux incarne un engagement profond pour le droit d’informer. Ils ont reçu, ce soir-là, leur carte symbolique de citoyen ou citoyenne de la Ville de Paris.

Le journaliste Hervé Brusini, président du Prix Albert-Londres et parrain de la promotion 2025, leur a adressé un hommage sincère et inspirant : « Vous êtes notre avant-garde. La Maison des journalistes, c’est la maison de l’engagement. […] Devant ce courage qui force le respect, je ne peux que vous dire : demeurez qui, et ce que vous êtes. Ayez cette audace absolue d’être vous. […] Notre monde veut de la singularité, or vous en êtes la quintessence. »

La voix d’une génération en exil

Moment fort de la soirée : le discours de Jawaher Yousofi, journaliste afghane et représentante de la promotion 2025. En quelques minutes, elle a su capter l’attention de toute la salle, mêlant émotion et lucidité sur sa condition de femme journaliste en exil.

« L’exil n’est pas un choix. C’est une urgence. C’est perdre sa maison, son identité… mais ce n’est pas perdre sa voix. […] Grâce à la Maison des journalistes, j’ai pu recommencer à écrire, à raconter, à informer. »

Elle a aussi rappelé la situation dramatique des femmes en Afghanistan, et l’importance pour les démocraties de soutenir la liberté de la presse : « Si nous ne protégeons pas la liberté de la presse, la voix des femmes, les valeurs humaines, nous risquons de tout perdre. »

La cérémonie a également été ponctuée de deux séquences musicales : les chants poétiques du duo haïtien Makenzy Orcel et Grégoire Chery, puis la performance des musiciens afghans Yama Akbar, Rohla Ghanazvi et Mazdak Qayumzada.

Plusieurs courtes vidéos mettant en lumière la liberté de la pressé, ont également été projetées. Un projet nommé Caricartoons 2025, réalisé par Cartooning for Peace, Européens Sans Frontières (ESF) et Reporters Sans Frontières (RSF)

Une liberté en crise

Le 2 mai coïncidait aussi avec la publication du Classement mondial de la liberté de la presse par Reporters sans frontières. Dans un monde de plus en plus marqué par les conflits, la désinformation et la répression, la Maison des journalistes réaffirme plus que jamais son engagement auprès de ceux qui risquent leur vie pour la vérité.

« Tant que nous racontons, nous résistons. Tant que nous écrivons, nous existons. »

Jawaher YousofiJournaliste afghane

Avec la contribution de Théa Doulcet

_______________________________

© Zaher Al Zaher, Asghar Noor Mohammadi, Farshad Usyan