Rencontre entre RSF et journalistes de la MDJ : échanges à la Maison des journalistes

Ce vendredi 18 avril, la Maison des journalistes a accueilli Thibault Bruttin, nouveau directeur de Reporters sans frontières, ainsi que Laure Chauvel, chargée de mission. Cette organisation est un partenaire historique de la MDJ.
Tandis que la Maison des journalistes soutient les journalistes exilés en les accompagnant dans leur réinsertion en France, Reporters sans frontières mène un plaidoyer actif contre les violations de la liberté de la presse et intervient directement dans les pays d’origine des exilés. Deux missions distinctes, mais complémentaires.

Thibault Bruttin qui échange avec les résidents de la Maison des journalistes

RSF et MDJ : deux missions distinctes mais complémentaires

Assis aux côtés de l’équipe de la MDJ et des journalistes résidents, Thibault Bruttin exprime son admiration pour ces journalistes exilés, qui, chaque jour, risquent leur vie pour défendre une presse libre et indépendante. Dans un contexte où la liberté d’opinion, à l’ère Trump, semble primer sur la liberté de la presse et la liberté d’expression, il est essentiel de soutenir ces journalistes qui luttent pour cette liberté fondamentale.

Journalistes de la MDJ : des voix venues du monde entier

Autour de la table, les échanges commencent. Certains journalistes sont en exil depuis plusieurs années, tandis que d’autres viennent tout juste d’arriver en France. Ainsi, Walid Bourouis, journaliste et syndicaliste tunisien, est arrivé en France en 2023, tandis que Djify Elugba ne réside dans le pays que depuis un mois.

Vient alors le temps des questions. Jawaher, journaliste afghane en France depuis cinq mois, interroge Thibault Bruttin : “Quelles mesures envisagez-vous pour améliorer la situation de la presse en Afghanistan, dont la situation est devenue particulièrement critique depuis la prise de pouvoir des talibans ?” Une question d’ampleur pour RSF, à laquelle Thibault Bruttin répond sans hésitation : “L’Afghanistan est l’un des chevaux de bataille de la liberté de la presse ; c’est l’un des combats essentiels de Reporters sans frontières.”

Walid Bourouis prend à son tour la parole. Admiratif du travail de RSF qu’il connaît bien depuis la Tunisie, il exprime néanmoins des doutes sur la disponibilité et l’efficacité de l’organisation face aux régimes répressifs comme celui de son pays d’origine.

Puis, Rodly Saintiné, journaliste haïtien, déplore de son côté l’absence quasi totale d’associations de journalisme en Haïti. Thibault Bruttin acquiesce, soulignant que RSF a perdu une grande partie de son influence dans cette région. En Haïti, poursuit-il, les associations locales qui offrent un soutien aux journalistes sont parfois accusées de faire du chantage à ceux qui souhaitent quitter le pays. Rodly insiste sur la nécessité de mettre en place un système de relais dans son pays afin de soutenir l’exil des journalistes qui fuient l’insécurité et la guerre civile.
Cela met en lumière une lacune dans le dispositif de sécurité et de protection des journalistes mis en place par RSF, qui rencontre des obstacles, notamment du fait de gouvernements peu coopératifs. Ces derniers compliquent souvent l’aide à l’exil des journalistes.

La liberté de la presse : une exigence à défendre

Pour conclure cette discussion, Thibault Bruttin rappelle les principes fondamentaux du journalisme, une profession qui, bien plus qu’un droit, constitue une exigence à protéger à tout prix.

Par Théa Doulcet

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