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Le vendredi 23 mars, Thelma CHIKWANHA, journaliste zimbabwéenne en exil, était invitée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial au lycée des Métiers de Narcé de Brain-sur-l’Authion proche d’Angers dans l’académie de Nantes. Pendant deux heures, elle a témoigné de son parcours de professionnelle de l’information exilée auprès d’une soixantaine d’élèves de seconde.

Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est subventionnée par l’ancienne Sénatrice de Maine-et-Loire, Mme Corinne Bouchoux, inscrite au titre de la Réserve parlementaire au budget du Ministère de l’Éducation nationale.

Thelma CHIKWANHA est une journaliste récompensée qui exerce depuis 2000. Elle était responsable de la direction éditoriale du Group Political Editor for Associated Newspapers of Zimbabwe, deuxième groupe médiatique du pays. Elle a également travaillé en tant que consultante en communication pour Zimbabwe Lawyers for Human Rights qui apporte un soutien juridique aux Zimbabwéens dont les droits ont été bafoués. En voyage, elle apprend qu’un collègue vient d’être agressé et est hospitalisé. Menacée, comme sa famille, elle décide de prendre la route de l’exil.

Pour la première fois, Thelma CHIKWANHA a raconté son histoire à des lycéens français. Difficile pour elle et pour eux de mettre fin à cet échange riche en enseignements. Curieux et intéressés, les jeunes ont eu l’occasion de poser de nombreuses questions, dont certaines ont particulièrement marqué la journaliste : « Quand vous avez été arrêtée, avez -vous ressenti cela comme un échec ou  une victoire, car cela signifiait que votre message avait eu un impact ? ».

Ils ont également pu découvrir que pour cette femme de 40 ans, être journaliste n’est pas simplement un métier. « Pourquoi avez-vous décidé que c’était à vous de faire ce travail ? » et « pourquoi faire cela alors que c’est si dangereux ? » ont reçu la même raison, simple et sincère : « C’est ce que je suis, c’est ma vocation de m’exprimer pour ceux qui n’ont pas le droit de parler » (« to be the voice of the voiceless », en anglais).

Réactions des élèves

« Je suis frappé car la police utilise beaucoup la violence. »

« Les policiers s’amusent à frapper les journalistes car ils ont pris des photos, c’est choquant. »

« La situation des journalistes en exil ne devrait pas exister. Ils devraient être respectés dans le monde entier. »

« L’exil est une bonne chose car les journalistes sont maintenant en sécurité, mais c’est aussi une mauvaise chose car cela veut dire qu’ils ne peuvent pas faire leur boulot en sécurité. »

« La liberté de la presse est important parce qu’elle permet de bien connaître la politique, les plus et les moins, et de bien voter. »

« Courage. Un jour tout changera et vous pourrez enfin dire la vérité pour votre pays sans craindre la menace et la mort. »

Revue de presse : à venir