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Le lundi 18 décembre 2017, le journaliste syrien Sakher EDRIS a été accuielli au lycée Gustave Monod d’Enghien-les-Bains dans l’Académie de Versailles. Il était accompagné de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique à la Maison des journalistes. Monsieur Romain CORMARY, professeur d’anglais, a réuni les élèves de terminale S, ES et L en section européenne pour une rencontre en anglais sur le thème de la liberté de la presse. Cette rencontre marque le lancement de l’opération Renvoyé Spécial édition 2017/2018. 

Lundi 18 décembre 2017, le journaliste syrien Sakher EDRIS devant les jeunes du lycée Gustave Monod d’Enghien-les-Bains Photo © Margot FELLMANN

Sakher EDRIS a été accueilli par environ 75 élèves, ainsi que par plusieurs professeurs et le proviseur du lycée, monsieur Philippe BONNEVILLE. La rencontre s’est déroulée en anglais. L’établissement a par ailleurs été le premier en Île-de-France à proposer la délivrance simultanée du baccalauréat et de son équivalent allemand, l’Abitur (filière Abibac) en 1998.

Monsieur EDRIS a d’abord abordé la question difficile de la liberté d’expression en Syrie,  puis sa carrière de journaliste et des causes de son exil. L’essentiel de l’échange s’est ensuite construit autour des nombreuses questions des élèves. « Je veux répondre à toutes leur interrogations. Je lutte pour la liberté d’expression, je ne peux pas refuser de répondre. S’ils demandent, c’est qu’ils veulent savoir. » Parmi ces questions, beaucoup d’interventions se sont concentrées sur la situation géopolitique de la Syrie. Le sujet complexe avait été préparé avec leur professeur ce qui a permis d’aborder des points plus complexes ou sensibles. A l’image de ce jeune, très touché par la situation actuelle : « J’ai beaucoup pensé au conflit syrien. J’en ai parlé avec ma famille et avec mes amis. Malgré cela, personne n’imagine comment nous pourrions sortir de ce conflit. Si vous étiez au pouvoir que feriez-vous ? »

Photo © Margot FELLMANN

Pour mieux faire comprendre, comparer et s’identifier sont souvent des outils efficaces. « Depuis 1970, combien la France a-t-elle eu de présidents ? » Les élèves nomment et comptent : « Pompidou, Mitterrand, Giscard d’Estaing… 7! » Sakher EDRIS peut alors faire un parallèle avec la situation syrienne et explique : « C’est ce que nous voulons. Nous voulons ce que vous avez : une démocratie. » La Syrie a été gouvernée par la famille AL ASSAD pendant toute cette période. Mais monsieur EDRIS a également partagé son espoir de voir les choses changer. « Ce changement nous coûte beaucoup, et il coûte aussi le sang des civils ».

A propos de son engagement journalistique, Sakher EDRIS précise : « Si je ne dois retenir qu’une seule chose de mon expérience professionnelle, c’est qu’il faut toujours dire la vérité. Les gens ont perdu confiance en les médias. C’est d’autant plus important : lorsqu’on s’engage comme journaliste, on s’engage pour la vérité. »

Enfin, Monsieur CORMARY, professeur référent de l’action Renvoyé Spécial au sein de son établissement, a demandé aux élèves de travailler à des présentations multimédias qui seront montrées à d’autres classes de l’établissement afin de partager le témoignage de Sakher EDRIS au plus grand nombre.

A l’issue de la rencontre, les lycéens ont pu exprimer leurs avis :

« La liberté de presse est importante car elle permet à chacun de pouvoir s’exprimer sur ses opinions en toute liberté. de plus, elle permet de discuter et de voir plusieurs points de vue sur les problèmes. »

« J’ai trouvé intéressant d’avoir un point de vue intérieur au conflit syrien. »

« Le témoignage de Sakher EDRIS est utile car c’est un point de vue qu’aucun média n’est capable de donner. »

« Je suis surprise par la place de la France dans le classement de la liberté de la presse de RSF, la France n’est que 39e ! »

« Les journalistes exilés sont des gens extrêmement courageux qui ont une situation très compliquée, et malgré cela ils continuent d’espérer que la situation dans leur pays s’améliorera. »

« La violence a laquelle les journalistes doivent faire face les journalistes dans certains pays m’a frappé. »

« C’est choquant et navrant qu’aujourd’hui, après toutes les évolutions technologiques, certaines consciences n’ont pas fait de même. »

« Je veux dire aux journalistes en exil : gardez courage car c’est souvent la voix de ceux que l’on de peux pas entendre qui est la plus importante. »

 

Suite à Renvoyé Spécial, les élèves ont réalisé une exposition afin de partager leur expérience avec les autres jeunes de l’établissement. Le tour en images du travail proposé :