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Mercredi 17 mai  2017, l’écrivaine tchétchène Zara Mourtazalieva a rencontré les élèves de la classe UPE2A du Lycée Louis Lumière de Chelles (Académie de Créteil) dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial IDF.

La journaliste tchétchène Zara MOURTAZALIEVA (à gauche) a raconté ses huit ans d’incarcération en Russie aux élèves étrangers de la classe UPE2A pour les sensibiliser à la liberté d’expression et de la presse © Hendrik DELAIRE/Le Parisien

La journaliste tchétchène Zara MOURTAZALIEVA (à gauche) a raconté ses huit ans d’incarcération en Russie aux élèves étrangers de la classe UPE2A pour les sensibiliser à la liberté d’expression et de la presse © Hendrik DELAIRE/Le Parisien

L’écrivaine tchétchène Zara Mourtazalieva a échangé pendant toute la matinée avec les élèves du Lycée Louis Lumière de Chelles. Cette rencontre a été l’occasion pour les étudiants de rencontrer une témoin directe de l’état de la liberté de la presse en Russie et notamment des dures conditions de vie dans les prisons russes. En effet, l’écrivaine tchétchène a été emprisonnée en 2004 durant huit ans et demi, accusée de terrorisme.

Le lendemain des attentats du 4 mars 2004 à Moscou, elle tombe dans un piège. En pleine recherche des responsables de l’attentat, les forces de l’ordre russes placent 196 grammes de TNT dans son sac à dos. Conduite au commissariat, Zara Mourtazialeva sera emprisonnée. Elle avait vingt ans. Libérée en 2012, elle publie un livre sur son expérience dans les prisons russes («Huit ans et demi» de Zara Mourtazalieva, traduit par Galia Ackerman, éd. Books).

La rencontre a beaucoup marqué les esprits des élèves à en croire leur retours enthousiastes:

« La rencontre m’a fait découvrir quelque chose sur la politique russe et la propagande. L’histoire de cette femme m’a beaucoup touché, elle doit être très forte ».

« Son histoire m’a beaucoup touché, surtout comment cela s’est passé pour elle en prison et après, à sa sortie, quand elle ne pouvait même pas ouvrir un compte en banque, ou travailler. Elle ne pouvait pas vivre tranquillement en Russie ».

« C’est difficile d’être journaliste et de dire la vérité dans certains pays ».

« C’est triste car elle a été emprisonnée pendant huit ans pour quelque chose qu’elle n’a pas fait, mais la fin est heureuse car en France, elle peut enfin faire son métier ».

« Je pense qu’être journaliste peut-être très dangereux. Il y a tellement de choses que les dirigeants ne veulent pas que la population sache !».

« Je croyais que c’était facile d’être journaliste. Mais là j’ai compris que c’est difficile de dire la vérité dans certains pays, comme la Russie ».

« Je me demande comment la Russie pourra s’en sortir ? ».

 

Vous pouvez retrouver l’article paru dans Le Parisien concernant cette rencontre en cliquant sur l’image ci-dessous:

Vous pouvez retrouver le reportage réalisé par Canal Coquelicot 77 concernant cette rencontre ci-dessous:

Lundi 17 février 2017, les lycéens de Première des filières Scientifique option Sciences de l’Ingénieur (S SI) et Scientifique option Sciences de la Vie ou de la Terre (S SVT) accompagnés de leurs professeures d’Histoire-Géographie Sophie Le Goff et documentalistes Florence Neveu et Valérie Héluin, ont rencontré Zara Mourtazalieva, écrivaine tchétchène, auteure notamment de l’autobiographie  »Huit ans et demi » publiée aux Éditions BOOKS Les Moutons Noirs (2014), dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial – Île-de-France, organisée au Lycée Jean Rostand de Mantes-La-Jolie (Académie de Versailles).

L’écrivaine tchétchène Zara MOURTAZALIEVA accompagnée de son interprète Madina Soslambekova ©Calypso VANIER

«Après tout ce que j’ai vécu, je sais qu’il n’existe qu’un rempart à la violence : la parole.»

Accusée injustement de terrorisme par la justice de Moscou, condamnée parce que tchétchène, Zara Mourtazalieva a témoigné auprès de lycéens attentifs de ses près de neuf années de détention dans un camp de travail de Mordovie, de la violence et de l’injustice rencontrées, du soutien sans faille que les journalistes et les militants des droits de l’homme lui ont apporté, de sa nouvelle vie en France, mais aussi de son travail d’écrivaine.

«Pour être honnête, je n’avais pas l’intention d’écrire un jour, un livre. Ce fut difficile pour moi d’écrire chaque chapitre; chaque ligne écrite, je la revivais. J’ai écrit de manière très honnête ce qui m’était arrivé. Aujourd’hui, je ne peux toujours pas dire que je me sens mieux après avoir écrit ce que j’ai vécu, mais c’était nécessaire pour moi et pour les autres.»

Échange intense entre les élèves du Lycée Polyvalent Jean Rostand de Mantes-La-Jolie et Zara MOURTAZALIEVA ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

Un échange salué par les lycéens présents dont vous pouvez trouver les réactions enthousiastes ci-dessous :

«  Merci d’être là pour partager vos expériences, merci d’être en vie pour nous expliquer, nous montrer. »

«  Ce qui m’a frappé c’est la façon dont ils ont réussi à reprendre leur vie après avoir été condamnés »

«  La liberté de la presse est importante car chacun a le droit de s’exprimer. Personne n’a le droit ni le statut pour l’interdire. »

«  Je voudrais dire aux journalistes exilés de ne rien lâcher, de continuer à se battre et je les remercie d’avoir le courage de venir témoigner dans les écoles d’un pays étranger »

«  Les journalistes en exil ont, malgré un traumatisme important, un témoignage historique important à délivrer. »

«  La liberté de la presse est absolument nécessaire. Elle rapproche le lecteur du reste du monde. »

Découvrez ci-dessous l’article consacré à la rencontre par le Courrier de Mantes du 21 février 2017 :