[Par Valérie PARLAN, journaliste chez Ouest-France] Après un premier atelier tenu en janvier dernier, l’association Ouest Fraternité est retournée à la MDJ, le 4 avril 2017. Christelle Guibert et Valérie Parlan, journalistes à Ouest-France, ont rencontré une quinzaine de résidents et anciens résidents. Un nouvel échange inscrit dans le partenariat entre Ouest Fraternité et la Maison des journalistes qui a pour but de créer un espace de formation et d’accompagnement professionnel des résidents.

Les journalistes du quotidien Ouest-France, Valérie PARLAN et Fabienne GERAULT, entourées de leurs consoeurs et confrères de la MDJ @Camille PEYSSARD-MIQUEAU

Les intervenantes, après une présentation du fonctionnement du journal et de la pige, ont confirmé que les consœurs et confrères de la rue Cauchy représentent de précieux professionnels pour le service international du quotidien Ouest-France. Mais aussi pour d’autres rubriques susceptibles de parler de leur pays, leur culture, leur histoire.

Cette rencontre a été l’occasion de mieux cerner leurs projets et compétences journalistiques. Identifier leurs sujets de prédilection, leurs enquêtes en cours, leur support médiatique permettra de les contacter rapidement quand des sujets le nécessiteront ou les associer efficacement à nos articles.

L’idée est aussi de partager cette base de « journalistes ressource » avec d’autres rédactions, notamment les médias partenaires de la Maison.

Au-delà de la sphère Ouest-France, l’association aimerait également suggérer des pistes de piges aux journalistes de la MDJ. Nous connaissons le paysage médiatique, les sujets traités par nos confrères, les formats innovants lancés… Nous savons combien il faut batailler pour placer des sujets dans nos rédactions, proposer des synopsis convaincants. Nos ateliers devront donc intégrer cet échange de bons conseils sur comment et où proposer un sujet de pige.

Ce sera le sujet du prochain atelier qui se tiendra fin juin.

Pour plus d’informations sur les activités de Ouest Fraternité, rendez-vous sur le site internet : http://ouest-fraternite.fr/nos-valeurs-nos-competences/

Échanges et conseils professionnels ont rythmé cette deuxième rencontre Ouest Fraternité ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

«Après cette rencontre avec Raafat Alghanem, je crois que le rôle du journaliste est celui d’être un ‘’témoin du monde’’, celui qui doit apporter les nouvelles et les connaissances venues d’ailleurs. Dans la société d’aujourd’hui, son rôle est d’énoncer les injustices, de les dénoncer et de nous informer de ce qui se passe.»

Raafat ALGHANEM face aux élèves du Lycée La Fayette de Brioude ©Agence BRIOUDE

Vendredi 24 mars 2017, les élèves des classes de Première Scientifique et Économique et Social, accompagnés de leurs professeures Ouardia Touahri et Christiane Gaillard, ont rencontré le journaliste syrien Raafat Alghanem à l’occasion de l’opération Renvoyé spécial, organisée dans le cadre de la 28ème Semaine de la presse et des médias dans l’école au Lycée La Fayette de Brioude (43).

Durant plusieurs heures, les lycéens ont échangé avec le journaliste et partagé son parcours professionnel et personnel à travers la Syrie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, avant son exil vers la France. L’occasion pour beaucoup de rencontrer pour la première fois un témoin direct de la guerre qui déchire le territoire syrien depuis six années et qui fait régulièrement la une de la presse française et internationale.

Une rencontre qui a marqué les lycéens de Brioude et a permis d’enrichir leur réflexion à en croire leurs retours enthousiastes : 

«Grâce à monsieur Alghanem, on en a appris plus sur la vie politique en Syrie. Les problèmes qui s’y passent me semblent aujourd’hui beaucoup plus réels.»

«Ce témoignage m’a permis d’apprendre et de connaitre un pays, une situation économique différente. Mais aussi d’avoir un regard différent du nôtre sur le monde actuel et les tensions du monde.»

«J’ai été marqué par l’ouverture d’esprit du journaliste syrien. En chaque homme, bon ou mauvais, il y a un traumatisme et de la réflexion. J’ai appris que tout homme mérite de l’intérêt.»

«J’ai trouvé le parcours de ce journaliste intéressant d’autant plus que j’ai travaillé sur la liberté de la presse dans le cadre des TPE, j’en ai donc appris d’avantage sur la liberté d’expression et notamment sur la presse en Syrie.»

«Cette rencontre était intéressante et riche culturellement. On a pu en apprendre plus sur la vie, le pays, la culture et la société des pays dont nous a parlé le journaliste. On a eu un point de vue  »intérieur’’. »

«Je crois la liberté de la presse importante car sans presse ce n’est plus une démocratie. La liberté  d’expression est un des piliers de la démocratie.»

«Raafat Alghanem m’a permis de découvrir le régime de Bachar el-Assad en Syrie, la vie d’un journaliste opprimé et son regard sur la situation actuelle. J’ai été très touché par la destruction et la disparition progressive de sa Syrie d’origine sous les menaces et la torture.»

«Je veux dire aux journalistes exilés toute mon admiration et qu’il est nécessaire qu’ils continuent d’intervenir dans des lycées, comme aujourd’hui, pour dire leur vérité et leur histoire directement aux élèves. Merci et courage !»

Vous pouvez retrouver l’entretien de Raafat Alghanim, réalisé par le journal La Montagne, le 31 mars 2017 en format pdf

Le site FLER Fouiller.Lire.Écouter.Regarder. a consacré à la Maison des journalistes un long reportage,  à la rencontre de quelques uns de ses résidents de l’époque, de leurs parcours et de leurs espoirs. 

«A la Maison des Journalistes, des reporters du monde entier se réfugient dans l’espoir d’exercer librement leur métier. L’émotion se lit dans les yeux de Bassel, à mesure qu’il fait défiler les photos sur son ordinateur. Jeune photo reporter Syrien, ses clichés sont irréels. Homs, sa ville natale, est un amas de pierres. Au milieu de ce paysage détruit,  des familles Syriennes fuient en enjambant les décombres. Dans une série de portraits, des enfants, des vieux, ont un sourire qui se heurte au décor. A 27 ans, Bassel vit à la Maison des Journalistes avec 14 confrères.»

Pour télécharger l’article complet au format PDF cliquez ici

Journée de la Presse, 3 mai 2017

CONCOURS LIBERTÉ D’EXPRESSION – REMISE DES PRIX – Mercredi 3 mai 2017 – 14h00-16h00
Ne manquez pas la remise des prix de l’édition 2017 du concours « Liberté d’expression ! » A travers des films, des dessins, des articles ou encore des textes littéraires, jeunes et moins jeunes s’expriment librement sur des sujets qui leur tiennent à cœur. Cette année, nous aurons la chance de nous retrouver dans un cadre prestigieux, l’Assemblée Nationale, où les gagnants seront désignés par un jury de journalistes. Venez nombreux !

Deux journalistes de la MDJ, Elyse Ngabire (Burundi) et Samad Aït Aïcha (Maroc) interviendront lors de cet événement au sujet de la liberté de la presse et d’expression.

Rendez-vous à l’Assemblée Nationale, Palais Bourbon, Salle Colbert

Inscription obligatoire avant le 20 avril : contact@ffpunesco.org
Plus d’infos : www.ffpunesco.org, fr.unesco.org
Contact : contact@ffpunesco.org ou anne.fuzier@clubs-unesco.org / 01 42 58 68 06

(Adrien Weber, lauréat 2016)

Un moment de la rencontre avec M. MANI [© Lisa Viola ROSSI/MDJ

Samedi 11 mars, à 15h, l’écrivain afghan de la MDJ, Khosraw MANI a rencontré les lecteurs de la Bibliothèque Gutenberg (Paris XVe), dirigée par Emmanuelle Morand.

Cette rencontre constitue une première : née en collaboration avec Paris Bibliothèques, et animée par Michèle Laffage, chargée des activités culturelles de la bibliothèque, elle a été dédiée au thème « Liberté d’expression, ici et ailleurs ».

Ci-dessous la bibliographie de Khosraw Mani (livres publiés en persan) :

Khosraw MANI [© Lisa Viola ROSSI/MDJ]

1) Le livre des noms abandonnes, 2012, Editions Tak

2)Le clown et d’autres insectes, 2013, Editions Zaryab

3) Une petite vie, 2014, Editions Zaryab

4) La corde de sable, 2015, Editions Zaryab

(Photos des couvertures dans la galerie en bas)

Sur son nouveau livre : Un jeune homme décide de voyager de son village natal vers un bazar historiquement important, mais actuellement détruit, situé dans la capitale d’Afghanistan, pour réaliser son rêve meurtrier. Dans la deuxième partie, on rencontre un autre jeune homme en train de recréer le bazar perdu sur une carte imaginaire. A la fin, c’est à ce bazar-là qu’ils se voient. Une rencontre inattendue.

Ci-dessous l’extrait vidéo de la rencontre à la bibliothèque Gutenberg :

 

 

Le jeudi 23 mars 2017,  les élèves de Seconde classe européenne, accompagnés de leur professeure documentaliste Frédérique Chiffaut, de Marianne Acquaviva, représentante du CLEMI Paris, de Nathalie Col, chargée de la communication du CLEMI/Réseau Canopée et d’Audrey Épèche, responsable de la communication institutionnelle pour Presstalis, ont rencontré la journaliste afghane Mariam Mana dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial, organisée à l’occasion de la 28ème Semaine de la Presse et des Médias dans l’École au Lycée Pascal de Paris (75116).

Mariam MANA entourée des élèves et professeures du Lycée Pascal de Paris, de Marianne ACQUAVIVA  pour le CLEMI Paris et Lisa Viola ROSSI de la Maison des journalistes @Clara LE QUELLEC

«Peut-être pourrais-je un jour retourner en Afghanistan. Mais, pour l’instant, je veux me retrouver et  devenir plus puissante afin d’aider mes concitoyens.»

«Je suis aujourd’hui devant vous pour vous présenter la situation de mon pays : l’Aghanistan.» C’est ainsi que Mariam Mana a amorcé son intervention intégralement en anglais. Au cours de sa présentation, la journaliste a rappelé que son pays avait connu ses premières élections démocratiques seulement en 2004, date qui marque aussi l’avènement des droits en matière de liberté d’expression et la création d’organes de presse. Mariam Mana a insisté sur l’espoir né à cette période chez tous les professionnels de l’information. «Pour la première fois, en 2004, une cinquantaine de chaînes de télévision, plus d’une centaine de stations de radio , une dizaine d’agences de presse et plusieurs titres de presse ont émergés. Cependant, sous ce vernis de pluralisme, résidait une réalité bien plus sombre. Si l’on regarde plus en profondeur, on constate que la majorité des médias appartenaient à des barons de guerre, des partis politiques ou à des groupes influents des puissances extérieures.» Face à cet été de fait, Mariam Mana a défini le concept de  »journalisme jaune » pour qualifier «les médias qui, au nom de la liberté de la presse, ne poursuivent qu’un seul but : élargir au maximum leur audience, sans tenir compte de la qualité des informations.».

Journaliste culturelle en Afghanistan, Mariam Mana a « »choisi » la France pour sa culture, sa littérature, ses arts, lorsque l’exil est devenu la seule issue face aux menaces.». Elle projette aujourd’hui d’ouvrir une association pour soutenir les auteurs contemporains afghans auprès des maisons d’édition françaises.

Son intervention a été prolongée par un échange avec les étudiants pour aborder la question du droit des femmes et du métier de journaliste dans un pays où l’État ne peut assurer la sécurité de ses citoyens face aux attaques des extrémistes de tous bords.

Renvoyé spécial avec Mariam MANA au Lycée Pascal de Paris ©Jonayd CHERIFI / CLEMI

Une rencontre saluée par les élèves comme en témoignent leurs retours enthousiastes :

«Ce témoignage m’a permis d’en savoir plus sur l’Afghanistan par un autre moyen que les médias traditionnels plus  »classiques » dans leurs analyses. J’ai été très content de pouvoir discuter avec une journaliste originaire de ce pays.»

«Bon courage aux journalistes exilés. Ils sont très courageux de faire entendre leur voix malgré les menaces.»

«Le fait de rencontrer une réfugiée politique ayant vécu un parcours très touchant m’a permis de me faire une image plus concrète, à la fois du métier de journaliste, mais aussi de la pratique de ce métier dans un pays présentant des conditions de vie difficiles.»

«Je pense que la liberté de la presse permet aux habitants d’une démocratie de se sentir libres, libres de s’exprimer sans avoir à subir des menaces.»

«J’ai été frappée par le témoignage de Mariam Mana. Après avoir vécu des moments terribles, voir que cette femme n’a pas renoncé à exercer son travail et ses droits : c’est un exemple !»

«Je crois que les journalistes exilés ont une place importante à tenir dans leur pays d’accueil. Ils voient notre quotidien autrement, ce qui constitue une nouvelle richesse de points de vue et d’analyses.»

Retrouvez le compte-rendu de la rencontre réalisé par les professeures du Lycée Pascal ici

Découvrez ci-dessous la galerie d’images prises lors de la rencontre (©Jonayd Cherifi/CLEMI).