Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, organisée en partenariat avec le CLEMI et Presstalis, deux journalistes pakistanais sont allés à la rencontre des élèves du Lycée Galilée à Paris.

Le lundi 14 mai, les journalistes pakistanais Sara FARID et Taha SIDDIQUI se sont rendus dans le lycée Galilée, situé dans le 13ème arrondissement de Paris. Dans la bibliothèque de l’établissement, ils ont été accueillis par une cinquantaine d’élèves âgés de 16 à 17 ans. Les lycéens qui avaient préparé la rencontre en amont avec Madame Isabelle THOMAIN, professeure documentaliste, Monsieur Johann Leclercq et Monsieur Robert Potevins, professeurs de français, ont tenu à souhaiter la bienvenue aux journalistes en anglais. La Maison des journalistes tient également à remercier la chargée de mission du CLEMI Paris Maria-Esther d’Anjou qui a joué un rôle important dans l’élaboration de cette rencontre.

Taha SIDDIQUI, chef du bureau de l’agence Babel Press et directeur de bureau pour la chaîne WION (World Is One News) au Pakistan a débuté la rencontre en présentant aux élèves la situation du Pakistan. Après cette contextualisation, la journaliste Sara FARID a abordé les thématiques du droit à l’éducation ou encore des inégalités de genre à travers ses photographies.

En présentant leurs parcours, les journalistes ont parlé de la situation de la liberté de la presse au Pakistan et en Asie du Sud. Sara FARID a expliqué aux élèves les difficultés qu’elle a pu rencontrer sur le terrain comme journaliste mais également en tant que femme. Le journaliste Taha SIDDIQUI qui a enquêté sur des sujets liés à la corruption et à des abus de pouvoir, leur a rappelé à quel point certains sujets sont sensibles au Pakistan. En dépit du harcèlement dont ils ont été victimes, les journalistes ne souhaitaient pas quitter leur pays. Un événement survenu le 10 janvier 2018, les a contraint à rejoindre la France. Ce jour-là,  alors qu’il est en route pour l’aéroport, Taha est agressé par une douzaine d’hommes. Le journaliste parvient à s’extraire in extremis du véhicule dans lequel il est emmené de force et échappe de peu à l’enlèvement.

En France, Sara FARID et Taha SIDDIQUI continuent à se mobiliser en faveur de la liberté de la presse. Un message d’espoir partagé avec les élèves. Taha a notamment créé, le 3 mai, lors de la journée mondiale de la liberté de la presse un site: safenewsrooms.org pour permettre à des journalistes en Asie du Sud de témoigner des difficultés qu’ils rencontrent.

Riche en émotions, cette rencontre s’est achevée par une série de questions-réponses avec les lycéens présents. Très attentifs et intéressés lors de cette présentation, ils ont souhaité en savoir davantage sur la situation des journalistes en France. A partir de cet événement, les élèves réaliseront un projet journalistique sur la radio scolaire Radio Clype.

Réactions à venir

 

 

Le lundi 23 avril, s’est déroulée la seconde rencontre « Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème » . Dans ce cadre, le journaliste tchadien Makaila NGUEBLA est allé à la rencontre des jeunes vivants aux alentours du square de la Roquette (Paris, 11e). Le journaliste était accompagné de Lisa Viola ROSSI, chargée de Communication et de Sensibilisation et de Raafat AL GHANEM, stagiaire au service communication.

Dans une salle au sous-sol du club de prévention, à deux pas du square , Makaila NGUEBLA a été accueilli par un groupe de jeunes enfants et leurs éducateurs. Un échange constructif a suivi la présentation du journaliste. Les enfants se sont particulièrement intéressés aux conditions de détention dans les prisons au Tchad et à la liberté d’expression. Cette rencontre a non seulement été l’occasion de revenir sur la situation géopolitique du Tchad mais également sur l’objectif d’un travail journalistique dans un tel contexte. A l’issue de sa présentation, Makaila NGUEBLA a engagé avec eux une réflexion sur l’importance des mots et des écrits.

 

Poussés par la curiosité, le mercredi 25 avril, les jeunes ont souhaité se rendre pour la troisième rencontre à la MDJ où résident 14 journalistes en exil. Après une visite des lieux, ils ont fait la rencontre d’un journaliste turc. Souhaitant garder l’anonymat, le journaliste s’est d’abord présenté en dessins. En partageant son parcours, le journaliste leur a rappelé l’importance de la liberté de la presse dans une société démocratique. Il leur a également donné quelques conseils pour réaliser des vidéos professionnels avec peu de moyens.

 

Les commentaires laissés par les jeunes témoignent de leur intérêt pour ces rencontres qui contribuent à les sensibiliser aux valeurs démocratiques et à la liberté d’expression :

« Ces témoignages m’ont été très utiles car ils m’ont fait beaucoup réfléchir »

« L’histoire d’Hicham m’a choqué et je me suis rendu compte qu’on a beaucoup de chance d’être en France »

« J’ai aimé visiter la MDJ car j’aime les histoires des journalistes qu’on a rencontré. Elles m’ont fait réfléchir sur un problème qui existe dans d’autres pays »

« J’ai appris que la liberté d’expression dans le monde n’est pas comme en France. On risque même la prison dans des conditions terribles de détention…je pense que ces journalistes ont eu de la chance à venir en France et trouver une association comme la MDJ pour les aider et pour obtenir leurs papiers »

« Je voudrais souhaiter aux journalistes exilés beaucoup de courage et beaucoup d’espoir »

« J’ai compris que la liberté de la presse est importante dans une démocratie parce que les journalistes nous montrent des choses cachées »

Le jeudi 19 avril, le journaliste afghan Jamshid HABIB ZADA s’est rendu à Condé-Sur-l’Escaut pour rencontrer les élèves du lycée Pays de Condé. Cet événement a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. 

Le journaliste Jamshid HABIB ZADA a été chaleureusement accueilli à son arrivée dans l’Académie de Lille, par Madame Anastasia Gys, professeur documentaliste. Lors de cette rencontre il a pu présenter son parcours devant deux classe de première et de BTS et échanger avec eux sur la situation de liberté de la presse dans son pays d’origine.

Afghan, Jamshid Habib Zada est contraint de s’exiler en 2016. Menacé par des islamistes radicaux, il dénonçait à travers ses reportages l’utilisation des enfants lors d’attaques suicides. Son travail l’a également conduit à dénoncer l’assassinat d’une jeune afghane sur la place publique.

Après avoir présenté son parcours, le journaliste a échangé avec les élèves et répondu à leurs questions.

 

Le 17 avril, le journaliste syrien Rafaat AL-GHANEM est allé à la rencontre des élèves du lycée le Chesnois, situé dans l’Académie Nancy-Metz. Dans le cadre du programme Renvoyé spécial, organisé en partenariat avec le CLEMI et Presstalis, il est venu témoigner de son parcours.

A la Vôge Les Bains, le journaliste syrien Rafaat AL GHANEM est venu échanger avec plusieurs classes de seconde. Accueilli dans le CDI de l’établissement, il a présenté son parcours aux élèves présents ainsi qu’à leurs professeurs. Son histoire a été l’occasion de revenir sur la situation géopolitique en Syrie. « J’ai appris des choses sur la guerre et le conflit en Syrie« , témoigne un des élèves à l’issue de l’événement.

Après avoir vécu plusieurs années en Arabie Saoudite, Rafaat AL GHANEM a assisté aux révolutions pacifiques de 2011 en Syrie.  Emprisonné à plusieurs reprises il a dû se résoudre à quitter son pays pour exercer sa profession de journaliste en Jordanie puis à rejoindre la France.

A partir de ses multiples expériences, le journaliste a évoqué la situation des journalistes dans ces pays du Moyen-Orient. Il a également décrit des conditions de détention dans les geôles syriennes et saoudiennes. A l’issue de sa présentation, les élèves lui ont posé de nombreuses questions. Leurs commentaires témoignent d’un fort intérêt pour  cet échange:

« Son témoignage m’a beaucoup intéressé. J’ai appris que certains journalistes risquent leur vie en exerçant leur profession« .

« Je trouve que les journalistes en exil ont beaucoup de courage« .

 

Revue de presse:

Vosges Matin, 6 mai 2018

 

Le jeudi 5 avril, le journaliste Sakher Edris est allé à la rencontre des étudiants de l’Université de New York (NYU) à Paris. Grâce au programme Renvoyé Spécial, il a pu échanger avec les étudiants sur la situation en Syrie et sur son engagement pour la liberté de la presse.

 

En exil, le journaliste syrien Sakher Edris a été reçu dans les locaux de l’Université de New York par une dizaine d’étudiants. Après une présentation de la Maison des journalistes où il a été accueilli à son arrivée en France, il est revenu sur l’histoire et la situation de son pays. Son témoignage a permis de retracer les dernières années du conflit syrien et d’évoquer la liberté de la presse dans cette région du monde. Il a également parlé de son engagement au sein de l’association des journalistes syriens (The Syrian Journalists Association)

Un échange constructif avec les étudiants de l’université a suivi cette présentation. La situation des kurdes, les violations des droits de l’Homme en Syrie, la fiabilité des sources dans la région figuraient parmi les interrogations des étudiants.

Le mercredi 4 s’est déroulée la première rencontre Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème avec le journaliste marocain en exil Hicham MANSOURI. Ce nouveau projet s’adresse aux jeunes et aux adolescents vivant aux alentours du square de la Roquette (Paris, 11e) avec le soutien des éducateurs du club de prévention.

Renvoyé Spécial Clubs de prévention du 11ème et du 12ème est réalisé en partenariat avec la Ville de Paris.

Dans une salle au sous-sol du club de prévention, à deux pas du square de la Roquette, Hicham MANSOURI a été accueilli par une douzaine de jeunes et leurs éducateurs. Le journaliste était accompagné de Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Communication et Sensibilisation, de Margot FELLMANN et Emilie DELWARDE, volontaires en Service Civique.

Pour susciter la curiosité des jeunes, Hicham MANSOURI avait choisi d’intituler son intervention « une arme dans votre poche ». Tout commence donc par là : quelle est cette arme ? « Non, ce n’est pas un couteau, commente-t-il étonné. Oui, bravo, c’est votre téléphone ! » Pour le journaliste qui a milité dans son pays pour le journalisme citoyen et a formé des personnes à cette manière d’informer, cette rencontre est une manière de prolonger son engagement.

Dans la salle les jeunes tantôt rient tantôt restent bouche bée devant les images qui témoignent de l’histoire difficile du journaliste. Agressé, emprisonné, poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », Hicham MANSOURI a tenté de transmettre son message pour la liberté d’expression et la prise de pouvoir par les citoyens à ces jeunes parisiens.