Le mardi 23 janvier, un journaliste turc, accueilli par la Maison des journalistes, s’est rendu à Poitiers dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial. Il est intervenu devant une classe de trente élèves de première du lycée Saint-Jacques de Compostelle (académie de Poitiers). Il a témoigné de son parcours de journaliste réfugié, des raisons qui l’ont poussé à fuir son pays, la Turquie, et des obstacles qu’il doit encore franchir ici en France. Après un moment de présentation de son histoire, le journaliste a pu échanger librement avec les jeunes.

Cette rencontre a été l’occasion de plus particulièrement aborder la situation de la Turquie, la plus grande prison du monde pour les journalistes.

Quelques réactions des lycéens recueillies après l’échange :

« Nous n’avons pas tous une « belle vie », certains ne choisissent pas leur avenir. »

« Cette rencontre nous a permis de savoir ce qu’il se passe réellement en Turquie. »

« Je ne savais pas que les journalistes pouvaient être torturé en prison. »

« La vitesse à laquelle les choses se sont passées, les violences, la fermeture du journal m’ont marqué. »

« Vous avez fait preuve d’un grand courage. C’est une période sombre d’une vie, vous subissez une injustice dont vous n’êtes pas coupable. Gardez votre force, votre courage et l’amour de la vie. »

« La souffrance qu’a dû endurer le journaliste est marquante. Il est éloigné de tous les gens qu’il aime. »

« Je suis frappé par le fait qu’il y ait eu un coup d’état et que de nombreux journalistes ont été mis en prison. »

« J’espère que vous pourrez revenir dans votre pays voir votre famille. »

« Il est important de pouvoir donner son avis à tout moment et de le faire partager au reste du monde. »

« C’est honteux de voir des personnes libres de toute expression se voir supprimer leur droit de travailler et de retrouver du travail. »

 

Revue de presse :

Centre Presse, Face aux lycéens un journaliste turc en exil, par Frédéric Delâge, publié le 24.01.2018

La nouvelle republique, Poitiers : le témoignage d’un journaliste turc en exil, publié le 26 janvier 2018

Le jeudi 18 janvier, le journaliste syrien exilé Raafat AL-GHANEM a été accueilli au lycée Aristide Briand d’Evreux dans l’académie de Rouen. Dans la cadre de l’opération Renvoyé Spécial, des lycées de seconde et de terminale ES, L et STMG, accompagnés de leurs professeurs  Lucille ANGIBOUST et Katia BOUCHEZ, ont pu échanger avec le journaliste sur la situation de la Syrie, la liberté de la presse dans ce pays et dans le monde, ainsi que sur son parcours en tant que professionnel de l’information en exil.

Le journaliste syrien Raafat AL GHANEM à la rencontre des lycéens d’Evreux le 18 janvier 2018 Photo © paris-normandie.fr

Revue de presse : 

Paris-Normandie.fr, Un journaliste syrien en exil devant des lycéens d’Évreux publié le 19.01.2018

D’autres publications sont à venir.

 

Les réactions des élèves :

Est ce que ce témoignage vous a été utile ?

« Oui, instructif et poignant. »

Qu’est ce qui vous a frappé dans ce témoignage ?

« Ce qui m’a frappé, c’est la banalisation des tortures et des viols dans le discours de l’intervenant qui a vécu dans un pays en guerre. »

Quelle est votre avis sur la situation des journalistes en exil?

« C’est une excellente chose que des journalistes puissent s’exprimer sans soucis de censure ou pire ( prison, mort) et bénéficient d’une protection et des droits fondamentaux de l’être humain. »

Qu’est ce que vous aimeriez dire aux journalistes exilés?

« On est avec vous. »

Le mardi 19 décembre 2017, le journaliste kurde irakien en exil, Halgurd SAMAD est intervenu au lycée Charlemagne de Paris, dans le 4e arrondissement. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a rencontré les élèves de seconde de la classe média, leurs professeurs madame Marie-Lyse DUBOIS et monsieur François BLANZAT, ainsi que monsieur Christophe HESPEL, proviseur de l’établissement. Halgurd SAMAD était accompagné par Lisa Viola ROSSI, chargée de Communication et Sensibilisation et Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique de la MDJ. Enfin, Marianne ACQUAVIVA, coordinatrice du CLEMI de Paris, a également assisté à la rencontre.*

Le mardi 19 décembre 2017, le journaliste kurde irakien en exil, Halgurd SAMAD est intervenu au lycée Charlemagne de Paris Photo © MDJ

Les 35 élèves présents forment la classe média du lycée Charlemagne. C’est la première année que l’établissement se lance dans ce projet éducatif qui consiste en un travail tout au long de l’année sur la liberté d’expression, mais aussi l’utilisation d’un blog, les devoirs et obligations mais aussi la mise en place d’un blog. L’opération Renvoyé Spécial s’inscrit donc totalement dans ce programme.

La rencontre a commencé par quelques d’accueil préparé par les élèves : « Bonjour monsieur et bienvenue dans la classe média du lycée Charlemagne. Nous vous remercions de nous accorder une partie de votre temps pour nous expliquer la situation dans votre région au travers de votre expérience personnelle. Nous avons des questions à vous poser qui concernent votre vie actuelle et passée, ainsi que sur la situation du Kurdistan, qui paraît bien complexe, vue de France. C’est donc avec plaisir que nous vous cédons la parole maintenant. »

Halgurd SAMAD a donc d’abord pu expliquer son parcours de professionnel de l’information et les raisons de son exil. Il a ensuite présenté la situation géopolitique très complexe du Kurdistan. Cette question notamment avait été préparée par les professeurs, comme le précise monsieur BLANZAT : « Pour la venue de monsieur SAMAD, nous avons étudié le Kurdistan irakien ». Monsieur SAMAD a ainsi pu exprimer son avis à un public averti : « Je ne suis pas très optimiste pour le futur du Kurdistan », a-t-il concédé.

A la question de la définition de la liberté de la presse, monsieur SAMAD a déclaré : « La presse libre, c’est parler de tous les sujets sans limite, si ce n’est celle de la vie privée qu’il faut absolument respecter ».

La rencontre s’est conclue après deux heures d’échanges. Les professeurs ont également offert deux livres à monsieur SAMAD : un recueil de reportages et de romans de Joseph KESSEL et « Le silence de la mer » de Vercors parce que « résister ce n’est pas seulement saboter c’est aussi parler » a raconté monsieur BLANZAT.

 

Les élèves ont alors été sollicités pour exprimer leurs avis à chaud. En voici quelques-uns :

« J’ai beaucoup appris sur la situation du Kurdistan irakien, sur le journalisme en général et sur la vie terrible et passionnante de monsieur SAMAD. »

« Ce qui m’a frappé est que monsieur SAMAD a vécu une vie terrible juste parce qu’il écrivait des articles qui ne plaisaient pas au gouvernement. »

« Cela doit être très difficile de devoir quitter son pays pour avoir dit ce qu’on pense. »

« Le témoignage de Halgurd SAMAD m’a permis de réaliser que tous les pays ne sont pas du tout égaux face à la liberté d’expression. »

« Monsieur SAMAD a répondu à toutes les questions que je me posais. »

« Je pense que les journalistes en exil ont beaucoup de courage pour continuer leur métier dans de telles conditions. »

« La violence des attaques subies par Halgurd SAMAD et la fragilité de la liberté d’expression m’ont frappé. »

 

Revue de presse : 

 

 

 

 

La journaliste rwandaise en exil Maria KUANDIKA (pseudonyme) a été accueillie mardi 19 décembre 2017 au lycée Bernard Palissy de Saint-Léonard-de-Noblat (87) dans l’académie de Limoges. Elle a échangé avec une cinquantaine d’élèves de seconde et de première accompagné de leur professeure madame Marie-Aude CHARRET et du provinseur monsieur Olivier GUIMBAUD.

La journaliste rwandaise Maria KUANDIKA au lycée Bernard PALISSY le 19 décembre 2017 Photo © Bernard LEFEVRE | Le populaire du Centre

Maria KUANDIKA a notamment pu sensibiliser les élèves à la situation de la liberté de la presse dans le monde et dans son pays, le Rwanda. A travers l’exemple de ses reportages auprès d’une ethnie oubliée du Rwanda, les lycéens ont appris l’importance du travail journalistique comme un porte-voix des minorités et comme un pouvoir capable de déranger les instituons politiques en place. Pour madame KUANDIKA, « il est important de se battre pour ses idées. Il faut garder l’espoir que les choses s’améliorent ».

 

 

Les élèves ont pu partager leur ressenti à la suite de cette rencontre. Voici quelques-uns des commentaires recueillis :

« Courage ! Ne vous laissez pas faire, prenez les devants et allez vous exprimer dans un pays où vous ne serez pas poursuivis ! Merci pour ce témoignage ! »

« Aujourd’hui, les journalistes sont d’une grande aide pour les gens qui veulent ou ne peuvent pas s’exprimer. Ils peuvent parfois beaucoup changer les choses. »

 » Continuer à dénoncer, car cela ne sert pas à rien. »

« L’écart qu’il y a entre la ville et la campagne au Rwanda est frappant. Les maladies et la malnutrition des enfants et des adultes aussi. »

« C’est incroyable que des personnes voulant faire avancer leur pays ou aider des gens soient obligés de quitter leur pays. »

« C’est un témoignage sincère qui nous montre ce que les journalistes vivent vraiment en exerçant leur métier. »

« J’ai été frappé et ému par la façon dont Maria KUANDIKA parle de ce qui lui est arrivé. Elle n’est pas gênée, j’ai aimé qu’elle partage cela sans tabou, ce qui ne doit pas être facile à faire. »

 

Revue de presse :

Menacée de mort, une journaliste rwandaise est venue témoigner de son exil aux lycéens de Saint-Léonard-de-Noblat, par Driss CHAÏT, Le populaire du Centre, 21/12/2017

 

Le lundi 18 décembre 2017, le journaliste syrien Sakher EDRIS a été accuielli au lycée Gustave Monod d’Enghien-les-Bains dans l’Académie de Versailles. Il était accompagné de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique à la Maison des journalistes. Monsieur Romain CORMARY, professeur d’anglais, a réuni les élèves de terminale S, ES et L en section européenne pour une rencontre en anglais sur le thème de la liberté de la presse. Cette rencontre marque le lancement de l’opération Renvoyé Spécial édition 2017/2018. 

Lundi 18 décembre 2017, le journaliste syrien Sakher EDRIS devant les jeunes du lycée Gustave Monod d’Enghien-les-Bains Photo © Margot FELLMANN

Sakher EDRIS a été accueilli par environ 75 élèves, ainsi que par plusieurs professeurs et le proviseur du lycée, monsieur Philippe BONNEVILLE. La rencontre s’est déroulée en anglais. L’établissement a par ailleurs été le premier en Île-de-France à proposer la délivrance simultanée du baccalauréat et de son équivalent allemand, l’Abitur (filière Abibac) en 1998.

Monsieur EDRIS a d’abord abordé la question difficile de la liberté d’expression en Syrie,  puis sa carrière de journaliste et des causes de son exil. L’essentiel de l’échange s’est ensuite construit autour des nombreuses questions des élèves. « Je veux répondre à toutes leur interrogations. Je lutte pour la liberté d’expression, je ne peux pas refuser de répondre. S’ils demandent, c’est qu’ils veulent savoir. » Parmi ces questions, beaucoup d’interventions se sont concentrées sur la situation géopolitique de la Syrie. Le sujet complexe avait été préparé avec leur professeur ce qui a permis d’aborder des points plus complexes ou sensibles. A l’image de ce jeune, très touché par la situation actuelle : « J’ai beaucoup pensé au conflit syrien. J’en ai parlé avec ma famille et avec mes amis. Malgré cela, personne n’imagine comment nous pourrions sortir de ce conflit. Si vous étiez au pouvoir que feriez-vous ? »

Photo © Margot FELLMANN

Pour mieux faire comprendre, comparer et s’identifier sont souvent des outils efficaces. « Depuis 1970, combien la France a-t-elle eu de présidents ? » Les élèves nomment et comptent : « Pompidou, Mitterrand, Giscard d’Estaing… 7! » Sakher EDRIS peut alors faire un parallèle avec la situation syrienne et explique : « C’est ce que nous voulons. Nous voulons ce que vous avez : une démocratie. » La Syrie a été gouvernée par la famille AL ASSAD pendant toute cette période. Mais monsieur EDRIS a également partagé son espoir de voir les choses changer. « Ce changement nous coûte beaucoup, et il coûte aussi le sang des civils ».

A propos de son engagement journalistique, Sakher EDRIS précise : « Si je ne dois retenir qu’une seule chose de mon expérience professionnelle, c’est qu’il faut toujours dire la vérité. Les gens ont perdu confiance en les médias. C’est d’autant plus important : lorsqu’on s’engage comme journaliste, on s’engage pour la vérité. »

Enfin, Monsieur CORMARY, professeur référent de l’action Renvoyé Spécial au sein de son établissement, a demandé aux élèves de travailler à des présentations multimédias qui seront montrées à d’autres classes de l’établissement afin de partager le témoignage de Sakher EDRIS au plus grand nombre.

A l’issue de la rencontre, les lycéens ont pu exprimer leurs avis :

« La liberté de presse est importante car elle permet à chacun de pouvoir s’exprimer sur ses opinions en toute liberté. de plus, elle permet de discuter et de voir plusieurs points de vue sur les problèmes. »

« J’ai trouvé intéressant d’avoir un point de vue intérieur au conflit syrien. »

« Le témoignage de Sakher EDRIS est utile car c’est un point de vue qu’aucun média n’est capable de donner. »

« Je suis surprise par la place de la France dans le classement de la liberté de la presse de RSF, la France n’est que 39e ! »

« Les journalistes exilés sont des gens extrêmement courageux qui ont une situation très compliquée, et malgré cela ils continuent d’espérer que la situation dans leur pays s’améliorera. »

« La violence a laquelle les journalistes doivent faire face les journalistes dans certains pays m’a frappé. »

« C’est choquant et navrant qu’aujourd’hui, après toutes les évolutions technologiques, certaines consciences n’ont pas fait de même. »

« Je veux dire aux journalistes en exil : gardez courage car c’est souvent la voix de ceux que l’on de peux pas entendre qui est la plus importante. »

 

Suite à Renvoyé Spécial, les élèves ont réalisé une exposition afin de partager leur expérience avec les autres jeunes de l’établissement. Le tour en images du travail proposé :

Pour l’opération Renvoyé Spécial 2017-2018, la Maison des journalistes a reçu plus de 220 demandes d’inscription. La participation a été limitée à 33 établissements français.

Ci-dessous les critères de sélection des établissements et la liste des établissements qui participeront à cette édition qui se déroulera entre décembre 2017 et juin 2018 :

  • Priorité donnée à une première participation
  • Sélection uniquement de lycées (et non collèges) 
  • Sélection d’au moins un établissement par académie
  • Cohérence du projet avec les objectifs de l’opération RS
  • Priorité aux établissements défavorisés
  • Flexibilité par rapport à la langue du journaliste intervenant
  • L’implication manifeste de l’enseignant

 

Pour télécharger la brochure, cliquez ici.

 

Aix Marseille

Lycée professionnel Alexandre Dumas, 84300 Cavaillon

Lille

Lycée Pays de Condé, 59163 Condé-sur-l’Escaut
Lycée Léonard de Vinci, 62100 Calais

Limoges

Lycée Bernard Palissy, 87400 Saint-Léonard de Noblat

Lyon

Lycée Professionnel Pierre Desgranges, 42160 Andrezieux Boutheon

Nantes

Lycée des Métiers de Narcé, 49800 Brain-sur-l’Authion
Lycée Sainte Marie, 49300 Cholet

Orléans-Tours

Lycée  d’enseignement général et technologique Claude de France, 41205 Romorantin-Lanthenay

Amiens

Lycée professionnel  Pierre Mendès France 80200 Peronne

Créteil

SEP du LPO Frederic Joliot Curie, 77190 Dammarie-Les-Lys
Lycée Louise Michel, 94500 Champigny sur Marne
Lycée GT Champlain 94430 Chennevières sur Marne
Lycée Romain Rolland, 94200 Ivry sur Seine
Lycée Montaleau, 94372 Sucy-en-Brie
Lycée Marcelin Berthelot, 93500 Pantin

Grenoble

Lycée professionnel agricole La Martellière, 38500 Voiron

Nancy-Metz

Lycée Professionnel Le Chesnois, 88240 La Vôge les Bains

Nice

LP Les Palmiers, 6000 Nice
Lycée Parc Impérial, 6050 Nice

Paris

Lycée E. Quinet, 75009 Paris
Lycée Charlemagne, 75004 Paris
Lycée Professionnel Galilée, 75013 Paris

Poitiers

LP Saint Jacques de Compostelle, 86000 Poitiers

Reims

Lycée Jean Moulin 08500 Revin

Rennes

Lycée Jean Macé, 35000 Rennes

Rouen

Lycée Jean Moulin, 27700 Les Andelys
Lycée Aristide Briand, 27000 Evreux

Strasbourg

Lycée Marguerite Yourcenar, 67150 Erstein

Toulouse

Lycée des Arènes, 31024 Toulouse
Lycée  d’enseignement général et technologique Deodat, 31400 Toulouse

Versailles

Lycée Gustave Monod, 95880 Enghien-les-Bains
Lycée professionnel Balavoine, 92270 Bois-Colombes