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Dans le cadre de sa mobilisation en faveur des étudiants réfugiés, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a consacré une double page au portrait de Mortaza Behboudi, dans le numéro 18 de son magazine, de juin à septembre 2016.

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Portrait de Mortaza Behboudi dans le numéro 18 du magazine de l’université Panthéon-Sorbonne ( crédits photos : Panthéon Sorbonne magazine)

Le magazine revient sur le parcours de ce jeune homme, réfugié politique, journaliste afghan de la Maison des journalistes, qui, à l’âge de 22 ans à déjà mener de nombreux projets en Afghanistan, son pays natal, notamment en tant que stagiaire au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et en France, où il a trouvé refuge.

Aujourd’hui étudiant de Master 1 à l’université de Paris 1, Mortaza Behboudi a dû franchir de nombreuses barrières pour en arriver là, notamment la barrière de la langue.

Considérant le langage comme un pouvoir et une arme contre l’isolement, Mortaza Behboudi revient dans cet article sur son adaptation à la langue :  » Puis, très rapidement j’ai décidé d’apprendre le français pour communiquer, ce qui était loin d’être facile mais je n’ai cessé de me rappeler la citation de Nelson Mandela: si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela va dans son coeur… »

Ancien résident de la Maison des journalistes, Mortaza Behboudi indique qu’il continuera à  » se battre pour les histoires à raconter », preuve d’un engagement permanent en faveur de la liberté d’expression et la liberté de la presse.

Un portrait qui constitue une belle leçon d’humilité et d’ouverture aux autres et apporte un regard concerné sur la situation des jeunes réfugiés politiques en France.

Pour télécharger l’article, cliquez ici

 

manikk[Article par Perrine BARE pour Kezako, le journal du Festival de Cinéma de Duarnenez]

Dans le paysage littéraire afghan, Khosraw Mani est un journaliste et romancier à part. Sa compréhension du français et de l’anglais lui permet d’entrer en dialogue avec de multiples auteurs et de se démarquer de l’écriture réaliste, « en noir et blanc », qui a marqué de son empreinte la littérature afghane durant de longues années. Les romans de Mani nous font voyager dans un monde intérieur, le monde imaginaire de personnages hors du commun. Nous ne savons rien de leur passé : d’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Dans ses romans, Mani entame avec le lecteur un voyage vers une destination inconnue et énigmatique.

Après la publication de son dernier livre en juin 2015, des extrémistes talibans le menacent de mort. Il fuit l’Afghanistan et arrive à Paris. Réfugié politique, Mani est accueilli par la Maison des Journalistes en exil de Paris dès son arrivée en France, en octobre 2015.

Invité cette année au festival de Cinéma de Douarnenez, Mani fait partie de l’équipe du Kezako — c’’est un « invité qui bosse », et qui bosse dur ! Si vous le croisez, proposez-lui un livre, et il le mangera. Sa silhouette atypique, sa démarche bien dessinée, ses cheveux d’or brun, ses larges yeux châtaignes sont à l’image de son caractère poétique, écrit par son passé.

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Rencontre avec le journaliste Khosraw MANI (Afghanistan) au LGT Blaise Pascal de Forbach (Nancy-Metz / Alsace), le mardi 26 janvier 2016.

Ci-dessous des retours des élèves après la rencontre :

« La liberté de la presse est importante dans une démocratie car on a le droit de s’exprimer que cela plaise ou pas aux autres ».

« La liberté de la presse est aussi importante dans une démocratie que la liberté d’expression. Elle est fondamentale car elle nous permet de nous créer notre propre opinion sur le monde ».

« Le témoignage de Khosraw Mani est un témoignage touchant et bouleversant qui a frappé les esprits. Il nous a apporté de nombreuses connaissances ».

« Que les journalistes restent aussi courageux, qu’ils ne perdent pas espoir – grâce à eux on est intéressés par leur métier.  Qu’ils continuent à se battre pour la liberté ».

Cliquez ici pour lire l’article publié par Le Républicain lorrain, le mercredi 27 janvier 2016

Crédits Photo RL/Philippe RIEDINGER

inter treizeLe reportage sur la Maison des journalistes diffusé dans les 13 heures de France Inter du 29 décembre 2015.
Par Hodane Hagi Ali.

Interviews à Bahram Rashwangar (Afghanistan) et Yvette Murekasabe (Burundi).

Pour écouter le podcast, cliquez ici.

Mortaza Behboudi (6)Rencontre avec le journaliste Mortaza BEHBOUDI (Afghanistan) au Lycée Paul Duez de Cambrai (Lille / Nord-Pas-de-Calais), mardi 15 décembre.

Cliquez ici pour lire l’article paru sur La Voix du Nord, le 20-12-2015

Cliquez ici pour lire l’article paru sur le site du Lycée 

Cliquez ici pour lire l’article paru sur Le Hublot

Ci-dessous quelques commentaires des élèves :

« J’aimerais lui dire merci pour avoir choisi d’exercer ce métier malgré les difficultés qu’il comporte, merci pour avoir contribué, ou pour avoir essayé de permettre la mise en place d’un vrai système, un vrai état où les droits de l’Homme sont respectés. Merci d’avoir aidé à la création d’un monde meilleur. »

« Cet homme nous a montré à quel point nous sommes chanceux de vivre dans un pays où on a des libertés, des droits comme la liberté d’expression, le droit de vote des femmes »

« J’ai été choquée par le fait qu’il y ait deux présidents dans un même pays et surtout par le fait que le peuple-même considère leur pays réellement dirigé par deux présidents »

« J’ai été frappée par le fait que la liberté de la presse est très très limitée en Afghanistan…Entendre la vie de Mortaza Behboudi était vraiment très intéressant car il a vécu des choses incroyables »

« La liberté de la presse est importante dans une démocratie parce qu’elle permet aux habitants d’un pays de s’informer le plus possible afin de créer sa propre opinion. la liberté d’expression et la liberté de la presse sont indispensables pour qu’un pays soit une démocratie »

 

Ci-dessous la galerie photo de l’événement.

 

 

 

 

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Par le blog Valentinepuaux, publié le 25 octobre 2015

 

Après 22 jours de péril et 4 pays traversés pour quitter Kaboul, Sayed, journaliste afghan a trouvé refuge à la Maison des journalistes, à Paris. Il nous livre un récit plein d’espoir quant à l’avenir de sa profession dans la capitale.

6000 euros pour payer un passeur et peu de temps pour quitter Kaboul sous l’emprise des talibans ; c’est comme si c’était la veille pour Sayed*, arrivé à Paris il y à quelques semaines. Avec son visage décontracté mais des épaules voûtées et une voix mal assurée, ce reporter pourrait simplement paraître fatigué du voyage mais a mis 22 jours pour traverser les frontières de la Turquie, de l’Iran, de la Grèce et de l’Italie, sans papiers. Tout un périple pour fuir un monde despotique, contrôlé par des « fanatiques religieux » qui menacent les radios locales*, à la moindre critique.

« Un soir de 2012 j’ai pris l’antenne pour prévenir les gens. J’étais le seul à savoir qu’il y aurait une seconde attaque dans le centre commercial. », expliquera-il avec les yeux qui pétillent.

Logé depuis peu à la Maison des journalistes qui soutient les expatriés, dans le 15ème arrondissement, cet aventurier a néanmoins su faire face à ses mauvais souvenirs. Il a retrouvé un climat de confiance pour écrire. Et c’est entre les murs du centre, ou résonnent les voix et les pas des résidents, qu’il nous livre un récit plein d’espoir, en anglais.

Défenseur des libertés, reporter mais aussi auteur d’un livre polémiqué, le jeune afghan a risqué sa vie pour déjouer les plans des talibans et réveiller les consciences du peuple mais ni la peur, ni la guerre , ni les cauchemars ne l’ont pas empêché de croire en ses rêves.
Pourtant, dans une situation précaire ou tout peut changer du jour au lendemain, Sayed reste étrangement optimiste pour la suite de sa carrière. Journaliste culturel depuis près de 8 ans, il a toujours le goût des mots et compte profiter des opportunités professionnelles de la capitale.

« En France, il y à beaucoup d’opportunités mais si je retourne au pays, je risque ma vie. S’ils vous connaissent ils vous poursuivent. », dit-il avec une crispation dans la voix.

Sans papiers et sans autorisation de travailler, Sayed cherche donc un moyen de s’occuper l’esprit, de se cultiver et de rencontrer des futurs collègues parce qu’il attend des réponses de l’OFPRA.

« J’ai des copies d’articles que j’ai écrit quand j’étais là-bas. Ils ne sont pas sur internet mais j’ai des photos. Et puis j’ai été professeur à l’Université de Korshid, à Kaboul. J’espère qu’ils accepteront ça. », déclare-il en scrutant la pièce, comme à la recherche d’une idée invisible pour prouver sa bonne foi.

Aussi, malgré sa bonne humeur, son besoin de communiquer et son opiniâtreté, s’intégrer dans la ville n’est pas facile. Il parle bien l’anglais, s’exprime facilement mais avoue souffrir de solitude, loin de sa femme qui réside en Angleterre.
« J’ai remarqué que les gens sortent boire un verre avec leurs collègues, moi je n’ai personne. Ma femme me rejoint le temps d’un week-end mais c’est difficile de tenir… »

Mais là encore, la lumière brille dans l’obscurité. L’amoureux des lettres, s’est lancé dans un nouveau projet de longue haleine. « J’écris un roman. Un roman qui ne parle pas de mon histoire mais une fiction qui parle de pays riches. »

Alors si pour cet expatrié, l’aventure n’est pas encore terminée mais que sa traversée fut longue, dangereuse et hasardeuse, il a compris qu’avec du courage et de la force d’esprit, le journalisme était un métier de passion et que l’on pouvait traverser le pire.

* Pour des raisons de sécurité, ni le nom de famille, ni la radio ne seront citées.

* L’office français pour la protection des réfugiés et des apatrides.