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Mardi 19 juin, les lauréates du prix pour la liberté de la presse, organisé par la fédération française pour l’UNESCO ont visité la Maison des journalistes. A cette occasion, deux journalistes étaient présents pour les accueillir.
Elèves au collège Philippe de Commynes à Tours, les gagnantes du concours pour la liberté de la presse sont venues à la Maison des journalistes pour en apprendre davantage sur la liberté d’informer. Accompagnées par leurs professeurs et une délégation de la fédération française pour l’UNESCO, elles ont pu rencontrer des résidents de la Maison et échanger avec eux sur leurs parcours.
L’après-midi a débuté par une visite des locaux, l’occasion d’aller à la rencontre des journalistes présents dans ce lieu. Deux d’entre eux, se sont installés dans la salle de réunion de l’association pour présenter leur histoire et leur engagement.
Rencontre à la @MDJournalistes avec les lauréats du concours pour la #Libertédelapresse organisé par @ffpunesco. Félicitations aux élèves du collège Philippe de Commynes de #Tours! pic.twitter.com/rUXdedrYgo
— MaisonDJournalistes (@MDJournalistes) 19 juin 2018
Diyar Shareef, journaliste originaire du Kurdistan irakien et Moratza Behboudi, d’Afghanistan ont ainsi répondu aux nombreuses questions des trois élèves. « Auriez-vous préféré faire un autre métier ? », « Avez-vous été menacé? ». Les deux professionnels ont apporté un éclairage sur chacune d’entre elles et sont revenus sur les raisons de leur exil. Aucun d’entre eux n’a exprimé de regret sur leur profession. Malgré les difficultés et la singularité de leur parcours, le combat pour « la liberté » est une de leur motivation commune.
« Cette rencontre a été très importante pour moi. Elle m’a permit de connaitre la réalité de l’Afghanistan d’un témoin direct des conflits qui le traversent ».
Le 2 juin 2017 les élèves de Seconde du Lycée Jeanne-Hachette de Beauvais (Académie d’Amiens) ont rencontré le journaliste afghan Mortaza Behboudi dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial. Pendant toute la matinée, les élèves ont échangé avec le jeune journaliste âgé de 23 ans. Ce moment a été l’occasion pour les élèves de discuter sur des thèmes tels que la liberté de la presse, la guerre en Afghanistan et la démocratie. La discussion s’est poursuivie sur la notion de journalisme engagé et sur les expériences journalistiques de Mortaza Behmoudi.
Une rencontre enrichissante comme en témoignent les retours des élèves ci-dessous:
« Malgré son jeune âge, Mortaza a un parcours incroyable, il a su surmonté toute difficulté ».
« Le pluralisme des idées est indispensable pour que les peuples soient libres ».
« Après cette rencontre, j’ai compris que le rôle des journalistes est d’enquêter et de transmettre des vrais informations aux citoyens ».
« Mortaza m’a frappé pour son intérêt pour les langues et pour sa vision du monde. Les difficultés qu’il a rencontré l’ont aidé à grandir ».
« Le démocratie est basées sur la liberté, que ce soit la liberté d’expression au la liberté de la presse. Garantir ces droits est fondamentale pour un Etat qui se dit civile ».
Lisez l’article du Courrier Picard en cliquant ici

Un moment de la rencontre avec M. MANI [© Lisa Viola ROSSI/MDJ
Cette rencontre constitue une première : née en collaboration avec Paris Bibliothèques, et animée par Michèle Laffage, chargée des activités culturelles de la bibliothèque, elle a été dédiée au thème « Liberté d’expression, ici et ailleurs ».
Ci-dessous la bibliographie de Khosraw Mani (livres publiés en persan) :

Khosraw MANI [© Lisa Viola ROSSI/MDJ]
2)Le clown et d’autres insectes, 2013, Editions Zaryab
3) Une petite vie, 2014, Editions Zaryab
4) La corde de sable, 2015, Editions Zaryab
(Photos des couvertures dans la galerie en bas)
Sur son nouveau livre : Un jeune homme décide de voyager de son village natal vers un bazar historiquement important, mais actuellement détruit, situé dans la capitale d’Afghanistan, pour réaliser son rêve meurtrier. Dans la deuxième partie, on rencontre un autre jeune homme en train de recréer le bazar perdu sur une carte imaginaire. A la fin, c’est à ce bazar-là qu’ils se voient. Une rencontre inattendue.
Ci-dessous l’extrait vidéo de la rencontre à la bibliothèque Gutenberg :
Dans le cadre de sa mobilisation en faveur des étudiants réfugiés, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a consacré une double page au portrait de Mortaza Behboudi, dans le numéro 18 de son magazine, de juin à septembre 2016.

Portrait de Mortaza Behboudi dans le numéro 18 du magazine de l’université Panthéon-Sorbonne ( crédits photos : Panthéon Sorbonne magazine)
Le magazine revient sur le parcours de ce jeune homme, réfugié politique, journaliste afghan de la Maison des journalistes, qui, à l’âge de 22 ans à déjà mener de nombreux projets en Afghanistan, son pays natal, notamment en tant que stagiaire au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et en France, où il a trouvé refuge.
Aujourd’hui étudiant de Master 1 à l’université de Paris 1, Mortaza Behboudi a dû franchir de nombreuses barrières pour en arriver là, notamment la barrière de la langue.
Considérant le langage comme un pouvoir et une arme contre l’isolement, Mortaza Behboudi revient dans cet article sur son adaptation à la langue : » Puis, très rapidement j’ai décidé d’apprendre le français pour communiquer, ce qui était loin d’être facile mais je n’ai cessé de me rappeler la citation de Nelson Mandela: si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, cela va dans son coeur… »
Ancien résident de la Maison des journalistes, Mortaza Behboudi indique qu’il continuera à » se battre pour les histoires à raconter », preuve d’un engagement permanent en faveur de la liberté d’expression et la liberté de la presse.
Un portrait qui constitue une belle leçon d’humilité et d’ouverture aux autres et apporte un regard concerné sur la situation des jeunes réfugiés politiques en France.
Pour télécharger l’article, cliquez ici
[Article par Perrine BARE pour Kezako, le journal du Festival de Cinéma de Duarnenez]
Dans le paysage littéraire afghan, Khosraw Mani est un journaliste et romancier à part. Sa compréhension du français et de l’anglais lui permet d’entrer en dialogue avec de multiples auteurs et de se démarquer de l’écriture réaliste, « en noir et blanc », qui a marqué de son empreinte la littérature afghane durant de longues années. Les romans de Mani nous font voyager dans un monde intérieur, le monde imaginaire de personnages hors du commun. Nous ne savons rien de leur passé : d’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Dans ses romans, Mani entame avec le lecteur un voyage vers une destination inconnue et énigmatique.
Après la publication de son dernier livre en juin 2015, des extrémistes talibans le menacent de mort. Il fuit l’Afghanistan et arrive à Paris. Réfugié politique, Mani est accueilli par la Maison des Journalistes en exil de Paris dès son arrivée en France, en octobre 2015.
Invité cette année au festival de Cinéma de Douarnenez, Mani fait partie de l’équipe du Kezako — c’’est un « invité qui bosse », et qui bosse dur ! Si vous le croisez, proposez-lui un livre, et il le mangera. Sa silhouette atypique, sa démarche bien dessinée, ses cheveux d’or brun, ses larges yeux châtaignes sont à l’image de son caractère poétique, écrit par son passé.