« Carte de presse en exil »
Par Jean-Claude RENARD, article paru sur Politis n° 1382-83-84 ≥ du 17 décembre 2015 au 6 janvier 2016

Crédits photo : Lisa Viola ROSSI / MDJ
Traqués, persécutés, interdits. En butte aux autorités, avec une liberté d’expression muselée. La Maison des journalistes (MDJ) abrite un arc-en-ciel de cartes de presse en exil. Une cosmogonie pêle-mêlant les nationalités, des hommes, des femmes, avec leur culture, leur langue, leurs itinéraires différents. Des journalistes venus pour la plupart aujourd’hui de Syrie, d’Iran, de Turquie, de République démocratique du Congo ou du Burundi, mais encore du Bangladesh et d’Afghanistan, victimes de répression, accueillis dans une Maison représentant, mine de rien, le sismographe de la situation de la presse dans le monde. Créée en 2002, la MDJ a d’abord ouvert ses portes à Bobigny, avant de s’implanter dans le XVe arrondissement parisien, au 35, rue Cauchy, dans les murs d’une ancienne usine. Elle est financée à hauteur de 350 000 euros par an par la Mairie de Paris, des médias parrains (TV5 Monde, Arte, RFI, Radio France, notamment), Presstalis, des organismes comme la Scam et le Comité de protection des journalistes.
Sur place, les journalistes y trouvent un accueil plus que chaleureux. Un accompagnement, d’abord, dans leurs démarches administratives, juridiques et professionnelles, tandis que leur sont proposés des activités culturelles, des rencontres avec leurs homologues français, des ateliers de formation, dont les cours de français sont évidemment le point d’orgue, et une aide pour ceux ayant acquis le statut de réfugié politique afin de retrouver un emploi. Mais la MDJ se veut aussi un lieu de résidence, disposant d’installations communes et de quatorze chambres pour loger demandeurs d’asile et réfugiés pour une durée minimum de six mois (et ils sont accompagnés après leur départ). Vivre ensemble ici, c’est peu dire. En une dizaine d’années, ce sont 319 journalistes qui ont déjà transité par ce lieu de renaissance et de résurrection. Curieusement, s’il y a eu quelques tentatives en Espagne ou en Allemagne, cette structure peut se targuer d’être unique au monde. « Est-ce dû à une solidarité plus forte, à une attention à la liberté d’expression ? Qui sait ? Peut-être est-ce lié au siècle des Lumières, à une tradition révolutionnaire ? », s’interroge Denis Perrin, journaliste et membre du conseil d’administration de la MDJ. En attendant, elle propose des missions d’information au public, des actions de sensibilisation articulées autour de la liberté de la presse. Parce qu’il ne s’agit pas là seulement de défendre une corporation.
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Cartes de presse en exil (Politis, 17 décembre 2015)
« Carte de presse en exil »
Par Jean-Claude RENARD, article paru sur Politis n° 1382-83-84 ≥ du 17 décembre 2015 au 6 janvier 2016
Crédits photo : Lisa Viola ROSSI / MDJ
Traqués, persécutés, interdits. En butte aux autorités, avec une liberté d’expression muselée. La Maison des journalistes (MDJ) abrite un arc-en-ciel de cartes de presse en exil. Une cosmogonie pêle-mêlant les nationalités, des hommes, des femmes, avec leur culture, leur langue, leurs itinéraires différents. Des journalistes venus pour la plupart aujourd’hui de Syrie, d’Iran, de Turquie, de République démocratique du Congo ou du Burundi, mais encore du Bangladesh et d’Afghanistan, victimes de répression, accueillis dans une Maison représentant, mine de rien, le sismographe de la situation de la presse dans le monde. Créée en 2002, la MDJ a d’abord ouvert ses portes à Bobigny, avant de s’implanter dans le XVe arrondissement parisien, au 35, rue Cauchy, dans les murs d’une ancienne usine. Elle est financée à hauteur de 350 000 euros par an par la Mairie de Paris, des médias parrains (TV5 Monde, Arte, RFI, Radio France, notamment), Presstalis, des organismes comme la Scam et le Comité de protection des journalistes.
Sur place, les journalistes y trouvent un accueil plus que chaleureux. Un accompagnement, d’abord, dans leurs démarches administratives, juridiques et professionnelles, tandis que leur sont proposés des activités culturelles, des rencontres avec leurs homologues français, des ateliers de formation, dont les cours de français sont évidemment le point d’orgue, et une aide pour ceux ayant acquis le statut de réfugié politique afin de retrouver un emploi. Mais la MDJ se veut aussi un lieu de résidence, disposant d’installations communes et de quatorze chambres pour loger demandeurs d’asile et réfugiés pour une durée minimum de six mois (et ils sont accompagnés après leur départ). Vivre ensemble ici, c’est peu dire. En une dizaine d’années, ce sont 319 journalistes qui ont déjà transité par ce lieu de renaissance et de résurrection. Curieusement, s’il y a eu quelques tentatives en Espagne ou en Allemagne, cette structure peut se targuer d’être unique au monde. « Est-ce dû à une solidarité plus forte, à une attention à la liberté d’expression ? Qui sait ? Peut-être est-ce lié au siècle des Lumières, à une tradition révolutionnaire ? », s’interroge Denis Perrin, journaliste et membre du conseil d’administration de la MDJ. En attendant, elle propose des missions d’information au public, des actions de sensibilisation articulées autour de la liberté de la presse. Parce qu’il ne s’agit pas là seulement de défendre une corporation.
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Renvoyé Spécial au Lycée Marcelin Berthelot de Pantin (Créteil / Île-de-France)
Ci-dessous quelques commentaires des élèves participants à la rencontre :
Ci-dessous la galerie photo (LV Rossi / MDJ) :
319 journalistes exilés pris en charge par la MDJ
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 3 décembre 2015
De manière exemplaire et concrète la Maison des journalistes (MDJ) agit face aux extrémismes. L’actualité illustre, dans son horreur quotidienne, la validité de cette initiative.
Montant en puissance depuis sa création en 2002, la Maison des journalistes accueille et accompagne des journalistes contraints à l’exil en France. Elle leur donne aussi les moyens de continuer à informer le public, notamment via le site web qui leur est dédié : www.loeildelexile.org.
Pas moins de 319 professionnels issus de 57 pays ont bénéficié du soutien de la Maison des journalistes. A ce jour, 74 femmes et 245 hommes ont été pris en charge.
La moyenne d’âge des journalistes concernés est de 31 ans.
Les régions du monde dont ils sont principalement issus correspondent aux zones de guerre et aux pays sous tension. Ceux-ci évoluent suivant les époques.
Selon les statistiques de la MDJ établies depuis sa création, les trois principaux pays d’origine sont : la Syrie, l’Iran et la Turquie. Vient ensuite le continent africain avec ses nombreux points chauds (Algérie, Congo RDC, Cameroun ou Burundi, notamment) mais aussi le Bangladesh ou l’Afghanistan.
Afin de poursuivre sa tâche, la Maison des journalistes a besoin de votre soutien et fait appel aux dons. Pour plus d’informations : www.maisondesjournalistes.org.
Cliquez ici pour télécharger le communiqué de presse.
Contacts presse :
La Maison des journalistes – Tél. 01 40 60 04 06 – communication@maisondesjournalistes.org
Presse 19 II édition à Turin : Revue de presse
Les articles publiés par Le Caffé dei giornalisti :
1. Bassel Tawil, il fotoreporter dell’assedio ignorato
2. Dal Ruanda alla Mdj: Marie Angélique Ingabire
3. Dal Camerun: la storia di René Dassié
4. Tra Caffè e Maison, un legame che continua
Nigrizia – 2 dicembre 2015
Maison des journalistes – 28 novembre 2015
Futura – 27 novembre 2015
Repubblica.it – 27 novembre 2015
Repubblica – 27 novembre 2015
Border Radio – 26 novembre 2015
Escapes – 26 novembre 2015
Africa News – 24 novembre 2015
Gazzetta Torino – 24 novembre 2015
Maison des journalistes – 23 novembre 2015
Ricevuto & Pubblicato | Città di Torino – 23 novembre 2015
Regioni.it – 23 novembre 2015
Turin is Turin – 23 novembre 2015
Allevents – 23 novembre 2015
Associazione Stampa Subalpina – 20 novembre 2015
Cittadinanze – 20 novembre 2015
Torino Sette (La Stampa), pag. 34 |Homs, mostra di Bassel Tawil – 20 novembre 2015
Torino Sette (La Stampa), pag. 55 – 20 novembre 2015
Centro Piemontese di Studi Africani
Il Sostenibile – 17 novembre 2015
Babelmed – 17 novembre 2015
Articolo21 – 13 novembre 2015
Ci-dessous la vidéo intégrale :
Ci-dessous la galerie photo :
Deux reporters d’Alep et le CAA rendent visite à la MDJ
Le jeudi 19 novembre la MDJ a accueilli une délégation du Collectif des Amis d’Alep (CAA, accompagnée de sa coordinatrice Mme Irène Goldstein), et deux citoyens reporters et responsables d’agences de presse à Alep, Youcef Seddik et Louai al Absi, venus en France dans le cadre du projet « Porter la voix des reporters-citoyens d’Alep en Rhône Alpes ».
Ces deux reporters ont rendu visite à la MDJ dans le cadre d’un déplacement à Paris qu’ils ont effectué pour une enquête sur les crimes du régime syrien.
Ci-dessous une présentation de deux reporters syriens et une galerie photo (crédit photo : Lisa Viola Rossi/MDJ).
Youcef Seddik
Youcef Seddik : Il se destinait au métier de journaliste. Il étudiait la littérature à l’Université de Damas quand il est poursuivi par les forces de sécurité pour sa participation à des manifestations pacifiques. Il quitte alors Damas et rentre à Alep… où il continue d’organiser des manifestations. Quelques mois plus tard, l’Armée Syrienne Libre libère une grande partie du nord de la Syrie et de la ville d’Alep. Cet événement suscite l’arrivée de nombreux journalistes de l’étranger qui ont besoin de guides, de traducteurs, de fixeurs, de chauffeurs, de protection. Youcef y voit une chance de les aider et participe à la création du centre de presse d’Alep (Aleppo Media Center ou AMC) où il y occupe le poste de directeur de 2013 à ce jour. L’AMC fournit ses informations à différentes agences de presse internationales comme l’AFP, Reuters etc. Par ailleurs, Youcef partage ses connaissances journalistiques avec les citoyens-reporters qu’il côtoie. Parmi eux, le photographe Baraa el Halabi a obtenu le prix El Foujeyra à Paris.
Louai al Absi
Louai al Absi : En 2011, alors étudiant en biologie à la faculté de medecine d’Alep, il participe aux premières manifestations où il prend des photos et se fait aréter. Il passe alors deux semaines dans les prisons du régime de Damas. A l’été 2012, il filme la prise d’ Alep par Armée Syrienne Libre. Il suit des stages de formation au journalisme auprès du « London Center for Media Strategies » en Turquie. Quand Daesh fait son apparition dans la région d’ Alep et commence à opprimer tout organe de presse, il est menacé de mort et retenu six mois par le groupe terroriste. Il est libéré à la faveur de négociations menées par la rébellion. Louai travaille toujours comme reporter indépendant et a procuré plusieurs reportages à différentes chaînes de télévision comme Al-Arabiya.
La MDJ appelle les médias à renforcer leur engagement et leur vigilance
Dans ce contexte dramatique, la Maison des journalistes appelle les professionnels des médias à renforcer leur engagement et leur vigilance face au péril de la violence et du terrorisme. Leur mission n’a jamais été aussi essentielle et doit jouer un rôle central dans la défense des libertés.
La Maison des journalistes qui accueille et accompagne des journalistes exilés en France mesure chaque jour la nécessité d’une mobilisation accrue de la part des acteurs de l’information.
Le travail de sensibilisation de la jeunesse qu’elle a également engagé depuis 10 ans aux côtés des enseignants contribue aussi à maintenir un dialogue vital au coeur de notre société.
La Maison des journalistes compte poursuivre son effort avec d’autant plus d’énergie que les événements l’imposent.
Liberté, Egalité, Fraternité.
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Contacts presse :
La Maison des journalistes – Tél. 01 40 60 04 06 – communication@maisondesjournalistes.org