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Le jeudi 23 mars 2017,  les élèves de Seconde classe européenne, accompagnés de leur professeure documentaliste Frédérique Chiffaut, de Marianne Acquaviva, représentante du CLEMI Paris, de Nathalie Col, chargée de la communication du CLEMI/Réseau Canopée et d’Audrey Épèche, responsable de la communication institutionnelle pour Presstalis, ont rencontré la journaliste afghane Mariam Mana dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial, organisée à l’occasion de la 28ème Semaine de la Presse et des Médias dans l’École au Lycée Pascal de Paris (75116).

Mariam MANA entourée des élèves et professeures du Lycée Pascal de Paris, de Marianne ACQUAVIVA  pour le CLEMI Paris et Lisa Viola ROSSI de la Maison des journalistes @Clara LE QUELLEC

«Peut-être pourrais-je un jour retourner en Afghanistan. Mais, pour l’instant, je veux me retrouver et  devenir plus puissante afin d’aider mes concitoyens.»

«Je suis aujourd’hui devant vous pour vous présenter la situation de mon pays : l’Aghanistan.» C’est ainsi que Mariam Mana a amorcé son intervention intégralement en anglais. Au cours de sa présentation, la journaliste a rappelé que son pays avait connu ses premières élections démocratiques seulement en 2004, date qui marque aussi l’avènement des droits en matière de liberté d’expression et la création d’organes de presse. Mariam Mana a insisté sur l’espoir né à cette période chez tous les professionnels de l’information. «Pour la première fois, en 2004, une cinquantaine de chaînes de télévision, plus d’une centaine de stations de radio , une dizaine d’agences de presse et plusieurs titres de presse ont émergés. Cependant, sous ce vernis de pluralisme, résidait une réalité bien plus sombre. Si l’on regarde plus en profondeur, on constate que la majorité des médias appartenaient à des barons de guerre, des partis politiques ou à des groupes influents des puissances extérieures.» Face à cet été de fait, Mariam Mana a défini le concept de  »journalisme jaune » pour qualifier «les médias qui, au nom de la liberté de la presse, ne poursuivent qu’un seul but : élargir au maximum leur audience, sans tenir compte de la qualité des informations.».

Journaliste culturelle en Afghanistan, Mariam Mana a « »choisi » la France pour sa culture, sa littérature, ses arts, lorsque l’exil est devenu la seule issue face aux menaces.». Elle projette aujourd’hui d’ouvrir une association pour soutenir les auteurs contemporains afghans auprès des maisons d’édition françaises.

Son intervention a été prolongée par un échange avec les étudiants pour aborder la question du droit des femmes et du métier de journaliste dans un pays où l’État ne peut assurer la sécurité de ses citoyens face aux attaques des extrémistes de tous bords.

Renvoyé spécial avec Mariam MANA au Lycée Pascal de Paris ©Jonayd CHERIFI / CLEMI

Une rencontre saluée par les élèves comme en témoignent leurs retours enthousiastes :

«Ce témoignage m’a permis d’en savoir plus sur l’Afghanistan par un autre moyen que les médias traditionnels plus  »classiques » dans leurs analyses. J’ai été très content de pouvoir discuter avec une journaliste originaire de ce pays.»

«Bon courage aux journalistes exilés. Ils sont très courageux de faire entendre leur voix malgré les menaces.»

«Le fait de rencontrer une réfugiée politique ayant vécu un parcours très touchant m’a permis de me faire une image plus concrète, à la fois du métier de journaliste, mais aussi de la pratique de ce métier dans un pays présentant des conditions de vie difficiles.»

«Je pense que la liberté de la presse permet aux habitants d’une démocratie de se sentir libres, libres de s’exprimer sans avoir à subir des menaces.»

«J’ai été frappée par le témoignage de Mariam Mana. Après avoir vécu des moments terribles, voir que cette femme n’a pas renoncé à exercer son travail et ses droits : c’est un exemple !»

«Je crois que les journalistes exilés ont une place importante à tenir dans leur pays d’accueil. Ils voient notre quotidien autrement, ce qui constitue une nouvelle richesse de points de vue et d’analyses.»

Retrouvez le compte-rendu de la rencontre réalisé par les professeures du Lycée Pascal ici

Découvrez ci-dessous la galerie d’images prises lors de la rencontre (©Jonayd Cherifi/CLEMI).

Le jury de l’édition 2017 du concours de « Unes » s’est réuni, mercredi 29 mars dernier, au collège Clément Guyard de Créteil pour départager 297 Unes réalisées par des élèves des écoles, collèges et lycées francophones. Cheikh Tijani AHMED LEMRABOTT, journaliste et graphiste mauritanien et actuel résident à la Maison des journalistes a pris part au jury de la section « collège ».

Une partie des membres du jury de la section « collège »
© Tijani AHMED LEMRABOTT

Organisé chaque année, lors de la Semaine de la presse et des médias dans l’école®, le concours de « Unes » s’adresse aux élèves francophones des écoles, collèges et lycées. Les participants créent une « Une » de journal d’après une sélection de dépêches et d’images d’agences de l’actualité du jour. Le concours est organisé par le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’informations (Clemi) en partenariat avec le pôle numérique de Créteil et l’AFP (Agence France Presse).

« J’ai été impressionné par le talent des jeunes élèves » note Tijani AHMED LEMRABOTT. « L’éducation aux médias n’existe pas en Mauritanie, ce qui est très dommage. J’aimerais vraiment exporter cette initiative dans mon pays ».

Quelques « unes » du concours
© Tijani AHMED LEMRABOTT

Le principe du concours est simple : chaque classe participante reçoit le lundi en fin de journée, un panier de dépêches et de visuels AFP datés du jour. Ils ont donc une journée pour l’appréhender, se réunir en comité de rédaction pour choisir le titre de leur publication, leur ligne éditoriale, les sujets traités, les illustrations et travailler sur la maquette. Deux formules sont proposées : la Une papier et la Une numérique.

Pour consulter le palmarès de l’édition 2017, cliquer ici.

« In Francia i giornalisti esiliati dai loro Paesi insegnano la libertà di stampa nelle scuole » (Il Fatto Quotidiano, 4 janvier 2012)
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« Soyons réalistes, bien que le métier de journaliste soit noble, cela reste un métier… on travaille pour vivre», déclare Mondir Madfai devant un parterre de lycéens captivés. Pour vivre, oui, mais parfois au risque d’en mourir. Test est le sort de ce journaliste irakien exilé en France depuis septembre 2006. Dans son pays, comme dans beaucoup d’autres, la presse est aux ordres du pouvoir en place. Un pouvoir implacable qui censure, torture, menace, persécute ou tue ceux qui, par leur plume ou leurs paroles, opposent une résistance. […]

Par le journal du Syndicat des enseignants – UNSA, 2006

Cliquez sur l’image ci-dessous pour lire l’article.

Renvoyé Spécial 2006