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« Favoriser la rencontre et les échanges entre les journalistes des deux rives de la Méditerranée », c’est l’ambition de la première édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis. L’évènement aura lieu les 15,16 et 17 Novembre dans la magnifique Cité de la Culture qui vient d’ouvrir ses portes dans la capitale Tunisienne. Plus de 350 journalistes sont déjà inscrits venus de tout le bassin méditerranéen, d’Afrique et de l’Europe du nord francophone.

Rendez-vous sous le signe de la liberté de la presse. Une délégation de la MDJ, composée de deux professionnels de la MDJ, Yvette MUREKASABE, journaliste burundaise, et Ali AL MUQRI, journaliste et écrivain yéménite, interviendront aux cotés de la directrice de l’association, Darline COTHIÈRE, lors de l’atelier « Des solutions pour les journalistes menacés« , prévu pour le vendredi 16 novembre, de 9h15 à 10h45, à la Cité de la Culture de Tunis.

Cette première édition des Assises du journalisme de Tunis est une initiative de l’association Journalisme & Citoyenneté qui organise à chaque printemps les Assises de Tours sur la rive nord de la Méditerranée.

Un rendez vous à ne pas manquer !

Programme et inscription sur www.journalisme.com

(Article publié le 10 juin 2017 par Fabienne Gérault : cliquez ici pour lire la version originale)

Du 14 au 17 mars, Ouest-Fraternité a accueilli Élyse Ngabire, journaliste burundaise exilée en France, à Ouest-France à Rennes. L’objectif  pour notre consœur ? Voir comment s’organise un journal en France, s’immerger de nouveau dans une rédaction et nouer des liens avec des confrères d’Ouest-France. Un séjour organisé dans le cadre du partenariat développé entre la Maison des Journalistes à Paris et notre association.

Élyse Ngabire devant le siège d’Ouest-France à Rennes.

Des occasions pareilles n’arrivent pas tous les jours. Depuis mon arrivée en France, le 20 septembre 2015, je ne me suis jamais sentie aussi journaliste que ce jour où j’ai été accueillie au siège d’Ouest-France. Deux ans presque que je n’avais pas participé à une conférence de rédaction. Et cela me manquait beaucoup. Et le mardi 14 mars, une partie de ma soif a été assouvie.Voici le récit de notre consœur :

Quand j’arrive, je suis très impressionnée par ce grand bâtiment qui  abrite depuis août 1972, le siège de ce grand quotidien de l’ouest de la France. Je suis accompagnée de Karin Cherloneix, journaliste à Saint-Malo, présidente de l’Ouest-Fraternité. Christelle Guibert, journaliste au service Monde, nous invite à la suivre. Nous traversons le grand hall aménagé en compartiments où chaque service a son propre espace.

À notre arrivée, l’équipe s’apprête à commencer sa première réunion matinale. Tour de table sur l’édition du jour pour voir ensemble le travail abattu la veille : l’autocritique est constructive. Après, c’est la présentation des sujets pour l’édition du soir. Chacun connaît son rôle et les articles ont été minutieusement préparés. On ne perd pas de temps.

Avec les journalistes du service Monde et Karine Cherloneix, présidente d’Ouest-Fraternité.

Devant chaque journaliste du service Monde, une pile d’ouvrages. De temps en temps, un journaliste est sérieusement occupé par la lecture. « Un bon journaliste doit être bien informé, doit lire beaucoup. Nous ne pouvons pas prétendre informer les autres lorsque nous-mêmes, nous ne le sommes pas »,conseille toujours Antoine Kaburahe, directeur  des publications au sein du groupe de presse Iwacu pour lequel je travaillais au Burundi et avec lequel je garde des liens professionnels privilégiés.

Des journalistes très informés

En fin de matinée, j’assiste à la réunion des chefs de service. On voit ce que chaque service a prévu pour l’édition du lendemain. Après, je visite le service Culture qui assure l’édition du dimanche. Très impressionnant le travail que les journalistes mènent tout au long de la semaine pour alimenter cette édition dominicale.

Sur le plateau rédactionnel, au siège.

Au service Culture, j’ai trouvé des journalistes très occupés. Occupés mais compatissants et attentifs aux difficultés que rencontrent les journalistes étrangers qui débarquent en France. Certains me passent leurs cartes de visite et me proposent des piges sur des évènements intéressants à Paris. Le soutien, c’est aussi celui de François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef, qui se dit prêt à soutenir cette initiative qui vise, entre autres, la réinsertion professionnelle des journalistes de la Maison des Journalistes.Je visite également le service web. Dans ce service, on sait quels sont les articles les plus lus, ce qui permet d’orienter les journalistes vers les sujets porteurs. « Une fois que l’on est conscient que nous n’écrivons pas pour nous-mêmes, il est très important de travailler en tenant compte du nombre de visiteurs chaque jour ainsi que des sujets qui attirent l’attention des lecteurs pour les fidéliser », explique la responsable.

À la locale de Rennes

À la locale de Rennes, également siège départemental, une dizaine de journalistes occupent le premier étage. Mercredi 15 mars, 10 h, Vincent Jarnigon, chef de rédaction, m’accueille et m’invite à participer à la réunion qu’il anime. Aucune gêne, plutôt un très grand plaisir pour moi de découvrir comment ça se passe ailleurs. J’ai pris ma place le plus naturellement et simplement du monde, comme si j’étais dans ma rédaction au Burundi.

Quelques minutes auprès de l’adjoint multimédia, puis je vais m’entretenir avec Stéphane Vernay, directeur départemental d’Ille-et-Vilaine. Journaliste également, il me raconte l’évolution du quotidien, des origines jusqu’à aujourd’hui. À 15 h, je visite le secrétariat de rédaction. Là, le travail est également impressionnant et sérieux. Des papiers tombent de toutes les locales du département et chaque journaliste s’occupe de la relecture et de la mise en page des articles.

J’ai eu le plaisir de corriger quelques articles des collègues : réduire voire changer les titres pour qu’ils soient informatifs et accrocheurs, revoir les formulations parce que les phrases sont alambiquées et font perdre le sens, etc. Cet exercice me manquait aussi. Ça m’a rappelé la rigueur que j’imposais à mes collègues quand j’étais cheffe d’édition.

Visite nocturne aux rotatives

Le soir, la fabrication du journal.

Le soir, j’ai assisté au travail d’impression des journaux. Des machines très modernes, flambant neuves en remplacement des anciens modèles, tournent sans arrêt. Elles ont été lancées et tournent depuis peu avant notre arrivée sur les lieux. Puis, les premiers exemplaires sont déjà prêts. Des camions attendent dehors. Selon le guide, on privilégie l’impression des éditions des régions les plus éloignées pour éviter les problèmes avec les abonnés.”

Pour France Culture, François Bordonneau, Juliette Médevielle et Vincent Decque ont réalisé un documentaire de 55 minutes, diffusé le 7 juin 2016, « Reporters en exil » sur la Maison des journalistes, son quotidien, les réfugiés.

(Source : MDJ)

(Source : MDJ)

 

L’émission contient notamment les interviews de :

Yvette Murekasabe, 35 ans, reporter radio au Burundi

Ali Al-Daher, 27 ans, reporter télévision Syrie

Khosraw Mani, 29 ans, reporter radio et presse écrite Afghanistan

Darline Cothière, directrice de la Maison des Journalistes

Danièle Ohayon, co-fondatrice de la Maison des Journalistes

 

 

Rencontre Renvoyé Spécial avec la journaliste Yvette MUREKASABE (Burundi) au Lycée Saint-Charles de Marseille (Aix-Marseille / Provence-Alpes-Côte d’Azur), le 23 mai 2016.

Pour lire les témoignages écrits par des élèves sur la visite de Yvette Murekasabe, cliquez ici.

Commentaires choisis des élèves sur la venue de Mme Murekasabe :

Est-ce que ce témoignage vous a été utile ?

Oui, c’était très intéressant.

Pourquoi ?

Il m’a permis de comprendre la situation et la vie au Burundi, les difficulté du pays.

Qu’est-ce qui vous a frappé dans ce témoignage ?

Ce qui m’a frappé, c’est le parcours de Mme Murekasabe, ce qu’elle a du endurer que ça soit dans son pays ou même pour arriver en France.

Quel est votre avis sur la situation des journalistes en exil ?

Vivre loin de sa famille c’est très dur. Ils ont une situation très difficile au quotidien, toujours obligé de se battre tous les jours, pour leur liberté, leurs droits.

 D’après vous, quel est le rôle du journaliste aujourd’hui dans la société ?

Le rôle du journaliste dans la société est de témoigner des tensions politiques, du quotidien et d’avertir les citoyens.

Pourquoi la liberté de la presse est-elle importante dans une démocratie ?

Car chaque personne a le droit d’être tenue au courant de ce qu’il se passe dans son pays et tout le monde a le droit de s’exprimer.

Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux journalistes exilés ?

De continuer votre combat, de toujours parler, vous êtes très courageux, ne lâchez surtout rien, on est avec vous.

 

Retrouvez ci-dessous la galerie photo de l’évènement.

 

 

 

Rencontre Renvoyé Spécial avec la journaliste Elyse NGABIRE (Burundi) au  Lycée Jean Taris de Peyrehorade (Bordeaux / Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes), le jeudi 28 avril.

 

Pour télécharger l’article paru dans Sud Ouest le 27 mai 2016, cliquez ici.

(Source : Jacky Chrétien / Sud Ouest)

(Source : Jacky Chrétien / Sud Ouest)

 

elyse mediasElyse Ngabire, journaliste burundaise de la MDJ, raconte son combat à Hervine Mahaud de Médias Le Magazine, émission diffusée sur France 5 le dimanche 8 mai 2015.

Témoignage à voir à la minute 3’11 » de la vidéo ci-dessous :