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Cliquez ci-dessous pour voir le reportage de Télématin diffusé le mercredi 9 septembre sur France 2.
« Olivia Schaller nous emmène dans un lieu unique au monde « la Maison Des Journalistes » qui depuis 2002 accueille et accompagne des journalistes réfugiés politique. »

Interview à :
Darline Cothière, directrice de la MDJ
Bassel Towil, photographe syrien
Mohmad Al Asbatt, journaliste soudanais

Resistência contra a censura: casa em Paris oferece asilo para jornalistas refugiados
Vítimas de perseguição em seus países tentam reconstruir carreira

Article paru dans Oglobo.com par Fernando EICHENBERG, le 22 février 2015

Résistance contre la censure: une maison à Paris offre l’asile aux journalistes réfugiés
Victimes de persécution dans leur pays tentent de reconstruire carrière

Traduction du portugais au français par Frédéric ROY et Manuel DOS SANTOS 

oglobo
PARIS – L’immeuble du 35 de la rue Cauchy, au coin de la rue Saint Charles, dans le sud-ouest de Paris, est la maison de locataires atypiques. Tous ses résidents sont des journalistes en exil, ayant connu menaces, harcèlement, emprisonnement ou torture dans leur pays d’origine. La « Maison des Journalistes » se revendique comme le seul endroit au monde, qui depuis 2002 accueille les réfugiés des médias et les aide à démarrer une nouvelle vie à l’étranger.
La directrice de la maison, Darline Cothière, a elle-même fuit Haïti. Elle est fière de ce lieu mais regette :
– Malheureusement, cette maison ne fermera pas ses portes de sitôt compte tenu de la quantité de journalistes du monde entier qui ont besoin d’un refuge – dit-elle assise dans son bureau du rez de chaussée.
Avec deux étages, un sous-sol et une mezzanine pour une surface d’environ 750 m², la « Maison » dispose de 15 chambres disponibles. La période de séjour varie de six à huit mois, soit la possibilité pour ces journalistes d’obtenir les documents nécessaires et un hébergement de substitution. Les locaux sont mis à disposition par la Mairie de Paris, et environ 350 000 € sont nécessaires à l’entretien de la maison, à l’aide matérielle aux journalistes. Ces fonds proviennent principalement des dons des médias français et du fonds européen pour les réfugiés.

Depuis trois ans, nous recevons principalement des Syriens. Les demandes d’hébergement sont un genre de baromêtre, ils révèlent les zones de conflit et la situation de la presse dans le monde. Il y eu une vague d’Afghans en 2010-11, Plus tôt c’étaient des Irakiens. Nous recevons des Iraniens, des bengalis, des Tibétains. Les journalistes Africains sont également nombreux, des Zambiens, des Rwandais, des Congolais, des Guinéens sont passés par la Maison et puis des Cubains, des Haïtiens des Argentins, un Colombien et un Vénézuélien pour le continent américain,. Les Chinois sont peu représentés parce qu’ils sont très contrôlés, ils sont bloqués et ne peuvent pas quitter le pays – dit la directrice.

Entre Assad et l’État islamique

 Le photojournaliste Muzzafar Salman, 38 ans, originaire de la ville syrienne de Homs, a atterri à la « Maison » en Avril de l’année dernière. Il avait collaboré avec les agences Reuters et Associated Press. Il a publié ses travaux dans les journaux syriens durant toute l’année 2013, il a photographié depuis le front la ville d’Alep, l’un des principaux théâtre de l’affrontement entre rebelles syriens et forces gouvernementales.

– Nous sommes habitués au danger. Au début de la révolution, les risques étaient normaux. Mais quand vous voyez des djihadistes vouloir vous enlever et vous tuer, c’est différent. En Octobre 2013, l’État islamique a essayé de me kidnapper, mais les rebelles m’ont protégé et m’ont sauvé. Après cela, j’y suis retourné plus de cinq fois, avec l’appareil caché mais il était devenu très facile d’être enlevé, et j’ai décidé de fuir.
Salman s’est rendu au Liban avec sa femme et a demandé l’asile politique à l’ambassade française. Sa maison a été détruite à Damas. Dans la capitale syrienne, il avait déjà été emprisonné pendant cinq jours à cause des photos de manifestations dans les rues, quatre mois après le début du conflit. Ecarté en 2011 du journal « Al-Watan », où il a dirigé le département de la photographie, il envoyait parfois son travail à Associated Press mais sans le signer pour éviter les menaces.

– J’ai des amis à Alep qui ont été enlevés par l’EI et je ne les ai pas entendu depuis. J’ai perdu un très bon ami, artiste, décédé en prison à Damas. Premièrement, les autorités ont appelé ses parents, mais sans communiquer quoi que ce soit. Ils étaient heureux parce qu’ils pensaient que leur fils serait libéré. La mère a préparé un repas spécial ce jour-là et a acheté de nouveaux vêtements pour lui, mais quand ils sont arrivés à la prison ils ont découvert que ce était pour récupérer le corps. Ça a été un moment d’une cruauté extrême- conte-t-il.
Même limité dans ses déplacements, la photographie n’est pas sortie de sa vie quotidienne, et en Avril la « Maison » organisera une exposition de 70 de ses photos des affrontements à Alep.
– Je continue à travailler. Photographe tous les jours, je mène un projet avec des familles de réfugiés syriens en France. Mais ce dont nous avons besoin, c’est de mettre fin à cette guerre, pour arrêter ces décès – ajoute-t-il.

Au sous-sol, Sirine Ameri, 22, assiste à un cours de français. D’origine tunisienne, elle a travaillé comme journaliste de télévision en Libye. Ses problèmes ont commencé en 2014, alors qu’elle collaborait avec la rédaction arabe de France24, quand elle a commencé à recevoir les menaces répétées de la milice islamiste Fajr-Libye. Le 17 Novembre de l’année dernière, elle a subi un interrogatoire de 4 heures avec les services de renseignement du pays.

– Il n’y a pas de liberté d’expression en Libye. Les milices islamiques attaquent tout le monde. Le Fajr-Libye m’a envoyé une lettre de menaces. J’ai fait une demande d’asile ici parce que je ne voulais pas rester et mourir – dit-elle. – Je ne veux pas vivre dans un pays islamique ou en conflit permanent et je veux retourner au travail. Mais la chose que je désire avant tout est de vivre.

 

 

Projet par le gouvernement de la Guinée
La trajectoire d’Alareny Baillo Bah, 36 ans, de Guinée, n’est pas très différent dans son essence. Journaliste de la Radio Télévision de Guinée (RTG), réseau national du pays, il a été menacé et brutalisé à maintes reprises en révélant des informations compromettantes et incriminant le pouvoir en place, lui est réfugié en France depuis Juin 2014.
Destiné à travailler comme détaché au ministère de l’Énergie, il n’a pas été effrayé de signaler les irrégularités dans les contrats d’appels d’offres publics pour les barrages hydro-électriques et les achats de matériaux de construction dans le pays.
Les médias privés ont commencé à m’interviewer. Le ministère m’a écarté et j’ai été déclaré persona non grata. J’ai commencé à recevoir des menaces écrites et téléphoniques. J’ai été attaqué à plusieurs reprises par des groupes armés, ils me déshabillaient et me battaient. Une autre fois, dans une poursuite, ma voiture a été volontairement accidentée, des coups de feux ont été donnés. C’est à ce moment que j’ai réalisé qu’il fallait fuir.
Aujourd’hui, il collabore avec le blog « L’œil de l’exilé », publié par la « Maison », et participe également au programme « renvoyé spécial » où il anime des réunions avec des lycéens pour raconter son histoire. Musulman et religieux, il a participé à la grande manifestation contre les récentes attaques terroristes à Paris.
– La liberté d’expression en Afrique n’existe que lorsque vous soutenez le gouvernement. Si vous êtes contre, vous êtes une cible et abattu. Je suis journaliste, je l’ai toujours été et je ai peur de rester ici et travailler comme ouvrier, charpentier, chauffeur ..

Article paru dans Altermondes, le 14 janvier 2015
Par David ELOY

« Nous devons nous montrer solidaires de Charlie sans oublier tous les Charlie du monde ». Cette citation de Reporters sans frontières illustre le sens de la chronique David Eloy, diffusée à l’antenne de Radio Nova le 13 janvier. On y présente La Maison des journalistes, une structure qui accueille les journalistes contraints de fuir leur pays pour avoir voulu pratiquer une information libre. […]
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altermondesmdjcov

En visite à la MDJ, le 13 novembre 2014 :

Les élèves de la 6e option journalisme du Collège Eugène Chevreul / L’Haÿ-les-Roses (Créteil / Île-de-France).

 

Les rencontres de l’opération 2014-2015 (calendrier mis à jour au fur et à mesure):

Lycée Darius Milhaud / Kremlin Bicêtre (Créteil / Île-de-France), jeudi 4 décembre 2014

Lycée Simone Weil / Conflans-Sainte-Honorine (Versailles / Île-de-France), vendredi 5 décembre 2014

Lycée des Métiers St Vincent De Paul / Soissons (Amiens / Picardie), mardi 9 décembre 2014

Lycée des Métiers Louis Blériot /Suresnes (Versailles / Île-de-France), mercredi 10 décembre 2014

Lycée de l’Harteloire / Brest (Rennes / Bretagne), lundi 15 décembre 2014

Lycée Galilée / Cergy (Versailles / Île-de-France), jeudi 18 décembre 2014

Lycée Louis-Thuillier / Amiens (Amiens / Picardie), jeudi 18 décembre 2014

Lycée des Métiers St Vincent De Paul / Soissons (Amiens / Picardie), mardi 27 janvier 2015

Lycée Lavoisier / Mayenne (Nantes / Pays de la Loire), jeudi 5 février 2015

Lycée Dominique Villars / Gap (Aix-Marseille / Provence-Alpes-Côte d’Azur), jeudi 5 février 2015

Lycée Valery Larbaud /Cusset (Clermont-Ferrand / Auvergne), vendredi 6 février 2015

Lycée Joseph Desfontaines / Melle (Poitiers / Poitou-Charentes), vendredi 6 février 2015

Lycée Paul Louis Courier / Tours (Orléans-Tours / Centre), lundi 9 et mardi 10 février 2015

Lycée professionnel Saint Eloi / Aix-En-Provence ( Aix-Marseille / Provence-Alpes-Côte d’Azur), mardi 10 février 2015

Lycée de la Vallée du Cailly / Déville-lés-Rouen (Rouen / Haute-Normandie), mardi 17 février 2015

Lycée Joseph Xavier Marmier / Pontarlier (Besançon / Franche-Comté), vendredi 20 février 2015

>>Table ronde au Clemi Besançon / Pontarlier (Besançon / Franche-Comté), jeudi 19 février 2015.

Lycée Joseph Desfontaines / Melle (Poitiers / Poitou-Charentes), lundi 23 février 2015

Lycée Frédéric Chopin / Nancy (Nancy Metz / Lorraine), vendredi 27 février 2015

 

via Skype : Liceo Classico Cevolani – Projet ESABAC / Cento (Ferrare / Italie), mardi 3 mars 2015

 

Centre culturel C2 de Torcy et Lycées Cosnes/Loire et  (Dijon / Bourgogne), jeudi 12 et lundi 16 mars 2015

 

Semaine de la presse dans l’école – 23-28 mars 2015 :

  1. Lycée Jean Puy / Roanne (Lyon / Rhône-Alpes), lundi 23 mars 2015
  2. Lycée Paul Eluard / St-Denis (Créteil / Île de France), mardi 24 mars 2015
  3. Lycée Edmond Perrier / Tulle (Limoges / Limousin), mardi 24 mars 2015
  4. Lycée Las Cases / Lavaur (Toulouse / Midi-Pyrénées), mardi 24 mars 2015
  5. Lycée Paul Mathou / Gourdan-Polignan (Toulouse / Midi-Pyrénées), mercredi 25 mars 2015
  6. Lycée Jules Verne / Sartrouville (Versailles / Île de France), mercredi 25 mars 2015
  7. Lycée Jean Vilar / Villeneuve les Avignons (Montpellier / Languedoc Roussillon), jeudi 26 mars 2015
  8. Lycée Jean Moulin / Châteaulin (Rennes / Bretagne), jeudi 26 mars 2015
  9. Lycée polyvalent Marguerite Yourcenar / Beuvry (Lille / Nord-Pas de Calais), vendredi 27 mars 2015
  10. Fresnoy (studio national des arts contemporains) / Tourcoing (Amiens / Picardie), vendredi 27 mars 2015

Lycée Professionnel Agricole / Contamine sur Arve (Grenoble / Rhône-Alpes), lundi 30 mars 2015

Lycée Jeanne d’Arc / Remiremont (Nancy-Metz / Lorraine), mardi 7 avril 2015

Lycée Le Corbusier /Illkirch Graffenstaden (Strasbourg /Alsace), mardi 21 avril 2015

Canopé / Amiens (Amiens / Picardie), jeudi 23 avril 2015

Lycée Claude et Pierre Virlogeux / Riom (Clermont‐Ferrand / Auvergne), jeudi 30 avril 2015

Lycée Maurice Genevoix / Montrouge (Versailles / Île-de-France), vendredi 15 mai 2015

Lycée Delamare Deboutteville / Forges‐Les‐Eaux (Rouen / Haute-Normandie), jeudi 21 mai 2015

Lycée Joseph Loth / Pontivy (Rennes / Bretagne), mardi 19 mai 2015

Lycée Viette / Montbéliard (Besançon / Franche-Comté), vendredi 22 mai 2015

UEAJ La Poterne / Grenoble (Grenoble / Rhône-Alpes), mardi 26 mai 2015

La Maison des journalistes héberge et accompagne pour une durée de six mois les professionnels de l’information contraints de fuir leur pays.

 (article publié sur A Paris n.49, Hiver 2013-14)

© Émilie Chaix / Mairie de Paris

© Émilie Chaix / Mairie de Paris

Un après-midi, en pleine semaine, rue Cauchy (15e). Le soleil perce à travers les fenêtres de l’ancienne usine de brosses à reluire située au numéro 35. À l’entrée, une coupure de presse encadrée informe le visiteur : « La Maison des journalistes est née. » C’était en 2002. Cela fait onze ans que cet établissement associatif soutenu par la Ville de Paris accueille les journalistes étrangers contraints de fuir leur pays. Présidé par Fabrice Drouelle, il a été créé à l’initiative de Danièle Ohayon, journaliste, et de Philippe Spinau, réalisateur indépendant. « Notre rôle est de venir en aide à ces personnes qui arrivent en France dans l’anonymat et l’indifférence », souligne la directrice, Darline Cothière. La Maison des journalistes (MDJ) dispose de 14 chambres. Les journalistes sont hébergés pour six mois et bénéficient d’une aide matérielle et juridique. Ils viennent pour la plupart de Syrie, du Yémen , d’Irak, d’Iran, du Tchad, d’Afghanistan… À ce jour, plus de 260 professionnels de l’information issus de près de 60 pays différents y ont été accueillis.

Échapper à la prison

Parmi eux, Makaila Nguebla. Ce Tchadien de 42 ans est arrivé en juillet dernier, après de longs mois d’exil en raison de la publication d’articles critiques sur la politique du gouvernement. « Je ne peux plus retourner dans mon pays, où je risque l’emprisonnement », témoigne- t-il. Makaila continue ainsi d’alimenter son blog*, dont le slogan rappelle la raison d’être de la MDJ : « Une plume combattante et indépendante. »

http://makaila.over-blog.com

→ 35, rue Cauchy (15e). Tél. 01 40 60 04 02/05. www.maisondesjournalistes.org

àParis+ sur Paris.fr/aparis : Rencontre avec Makaila Nguebla