La centrale électrique au charbon installée dans la région de Rampal au sein des mangroves Sundarbans au Bangladesh est une décision suicidaire du gouvernement.

– Reportage de Md. Rezaul Kabir, Blogueur et Journaliste –

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Le Président Indien Pranab Mukharjee a assuré tenir toutes les promesses faites pour la protection environnementale du Bangladesh. Le traité de distribution de l’eau de la rivière Tista (sur les frontières fluviales entre l’Inde et le Bangladesh et la construction d’une centrale électrique) figure parmi les nombreuses questions importantes. L’assistance mutuelle entre pays voisins est toujours souhaitable. Les discussions ont d’ailleurs commencé pour une éventuelle construction d’une centrale électrique à Bagerhat.

 

La pénurie d’électricité préoccupe le gouvernement

Vues de la forêt la Mangrove

Vues de la forêt la Mangrove

La crise du fuel et de l’électricité présente un problème majeur pour le pays et la population. Le gouvernement a déjà engagé de multiples efforts et des mesures diverses pour atténuer la crise du gaz, du carburant et de l’électricité. Celle-ci a toujours été produite avec du gaz. Actuellement, elle est produite à partir du pétrole. Oui, cette centrale utilisera le charbon pour fabriquer le pétrole qui permettra de produire l’électricité !

Le pays, le peuple et le gouvernement sont bien en pénurie d’électricité. Pour cette raison, de telles décisions hâtives d’autodestruction sont prises! Nous ne pouvons pas boire le poison pour satisfaire la soif. Le gouvernement a décidé d’installer cette centrale électrique d’une capacité de 1320 mégawatts près de la mangrove Sundarbans à Bagerhat. Mais, pourquoi tout près de cette mangrove de Sundarbans (habitants de cette région), qui est une réserve naturelle ? Elle représente le paradis de la culture, l’agriculture et la pêche.

 

Les populations locales menacées par l’installation de cette centrale

Rejets d’une centrale nucléaire

Rejets d’une centrale nucléaire

Détruire cette mangrove constituerait une crise écologique majeure à l’encontre des différents traités de protection du littoral. Surtout, ce projet pourrait certainement exterminer plus de 2500 familles de leurs terres cultivables et résidentielles. Le gouvernement ne doit pas prendre une telle décision sachant les conséquences sur l’environnement, la biodiversité et les populations locales. Sa position concernant l’installation de cette centrale électrique au charbon va à l’encontre des intérêts de l’état et du peuple. Les spécialistes de l’environnement ont émis l’avis qu’une telle centrale au charbon serait la cause de troubles du milieu et de toute la zone.

Il n’est pas du tout approprié de mettre en place une centrale électrique nucléaire ou au charbon en raison de la densité de la population et de la position géographique du Bangladesh. Le pays ne possède pas de technologie ni de moyen de contrôler un tel projet en cas d’accident, dû à sa pauvreté. Pourquoi le Bangladesh prend de tels risques au moment où les pays développés comme l’Allemagne, la France ou les Etats-Unis sont tous en train d’arrêter leurs centrales nucléaires ?

 

Des conséquences environnementales démesurées

Vue aérienne de la rivière la Tista

Vue aérienne de la rivière la Tista

Des organisations de défense de l’environnement avertissent que le gouvernement Bangladais met actuellement en place cette centrale polluante à seulement 9 kilomètres des mangroves Sundarbans. Ceci constitue une violation du droit de l’environnement. L’eau chaude, les cendres de charbon brûlé et la fumée noire polluante détruiront toute vie dans la mangrove des Sundarbans. Le Professeur Dr. Abdullah Harun Chowdhury a avertit que si cette centrale est installée dans cette zone, on assistera dans les 20 prochaines années à une augmentation des températures par effet de serre dans la zone. Le rapport Bapa de Buenos Aires précise en effet qu’au moins 37 millions de tonnes de dioxyde de carbone, 10 000 tonnes de dioxyde de sulfate, 10 200 tonnes d’oxyde d’azote, 220 tonnes d’hydrocarbures, et 720 tonnes de monoxyde de carbone seront déversés dans la nature en cas d’installation d’une centrale utilisant le charbon.

En outre de nombreux autres déchets et d’autres substances chimiques polluantes seront libérées dans l’air, l’eau de surface et sur terre. S’il n’y a pas de station d’épuration adaptée à Bagerhat, cette centrale d’électricité thermique constituera un grand danger pour la population. Par ailleurs, le gouvernement a annoncé que cette centrale sera installée ici justement pour préserver tous les autres sites environnementaux adjacents.

Les animaux de la région sont menacés par l’installation de la centrale

Les animaux de la région sont menacés par l’installation de la centrale

L’UNESCO a déclaré les Sundarbans comme « Patrimoine mondial » pour biodiversité de vie le 7 décembre en 1997. La beauté naturelle et la biodiversité des espèces animales et végétales de la mangrove des Sundarbans est une fierté du Bangladesh. Citons notamment le titre du Bengale ! Selon les informations de Banglapedia, les dernières mesures des Sundarbans ont estimé la surface de ce site à 16 700 km2 et qu’une seule des trois portions est concernée actuellement. La surface totale actuelle des Sundarbans au Bangladesh est d’environ 4110 kilomètres carrés (~40% de cette surface est en Inde) et 1700 kilomètres carrés correspondent au domaine aquatique.

Selon le droit indien de l’environnement, aucune centrale polluante ne doit être installée dans un périmètre de 15 kilomètres de la forêt. Or, la mangrove des Surdarbans se trouve dans cette zone. Le Secrétaire Indien de l’électricité et le Conseiller Bangladais du pétrole n’ont pas pris en compte cette restriction. Un projet analogue a été annulé par le gouvernement indien pour des intérêts environnementaux de leur pays. Un projet polluant en Inde mais pas au Bangladesh ? La décision et les plans d’installation de cette central ont été pris. Par conséquent, les Surdarbans n’ont pas été consultés quant à cette décision. Pourtant, un grand nombre de personnes protestent contre ce projet pour des raisons bien sûr écologiques, mais aussi économiques.

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