[PORTRAIT] «Lorsque j’ai accepté cette interview, j’avais peur d’être cité et je souhaitais rester anonyme. Finalement, j’ai décidé d’avoir le courage de laisser mon nom pour raconter mon histoire. J’étais courageux au Liban, pourquoi ne pas l’être en France?» Dans sa chambre à la Maison des journalistes d’une quinzaine de mètres carrés, Ibrahim Cheaib se livre pour la première fois depuis qu’il est arrivé en France en décembre 2019.

Suite au confinement causé par la pandémie de la covid19, une historienne a conduit une série d’interviews avec l’équipe de la MDJ et les professionnels des médias exilés qui partagent leurs vies à la Maison des Journalistes. Tandis que les salariés ont parlé des enjeux actuels de l’asile politique et de la liberté de la presse d’un point de vue professionnel, les journalistes ont partagé leurs expériences de l’exil et du journalisme de manière beaucoup plus intime.

[PORTRAIT] Mamadou se définit comme «destiné à faire du journalisme». Cette passion anime ce jeune homme de 34 ans, né en Guinée Conakry et arrivé à la Maison des journalistes après plusieurs années de voyage qui le mène en France. Mamadou m’accueille avec un grand sourire. Il raconte son histoire avec des anecdotes et une certaine éloquence. Jusqu’au moment où sa parole ralentit puis s’arrête, laissant place aux souvenirs qui ne s’expriment plus par des mots…