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La Maison des journalistes vous souhaite une heureuse année 2016 dans la joie, la solidarité et la paix
(Maison des journalistes, Rétrospective 2015)

inter treizeLe reportage sur la Maison des journalistes diffusé dans les 13 heures de France Inter du 29 décembre 2015.
Par Hodane Hagi Ali.

Interviews à Bahram Rashwangar (Afghanistan) et Yvette Murekasabe (Burundi).

Pour écouter le podcast, cliquez ici.

PUBLIÉ LE 01/05/2015 PAR COURIER PICARD
MIS A JOUR PAR LA MDJ
Propos recueillis par Daniel Muraz

En ce 3 mai, « journée mondiale de la liberté de la presse », zoom sur une action plus méconnue, celle de la Maison des journalistes, qui accueille ceux contraints à l’exil. Rencontre avec son président, Christian Auboyneau.

Cliquez ici pour télécharger l’interview en PDF.

CACela fait 22 ans que le 3 mai est officiellement « journée mondiale de la liberté de la presse » pour l’ONU. Et trente ans que l’association Reporters sans frontières a vu le jour à Paris pour accompagner cette défense de la liberté d’expression. Une cause plus que jamais d’actualité. En 2014, 118 journalistes ont été assassinés dans le monde. Et, depuis le 7 janvier, on sait que même au cœur de Paris, la liberté d’expression peut être attaquée à la kalachnikov. Mais ces menaces mortelles sont le quotidien des journalistes dans bien des pays. Contraints parfois à l’exil. Depuis 2003 a été imaginée une structure unique au monde pour accueillir et protéger les journalistes ayant dû quitter leur pays : la Maison des Journalistes . Rencontre avec son actuel président, Christian Auboyneau (journaliste et producteur de documentaires télévisés).
Christian Auboyneau, comment est née la Maison des Journalistes ?
Un jour, en 2002, Danièle Ohayon, journaliste médias de France info, abordée dans la rue par un SDF s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un journaliste réfugié et sans papiers. Avec le collègue et réalisateur Philippe Spinau, elle s’est dit qu’il n’était pas possible de ne rien faire pour ces journalistes en danger. Ils ont créé un centre d’aide, à Bobigny. Ensuite, c’est Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, qui a donné les locaux d’une ancienne usine – pour l’anecdote, on y fabriquait des brosses à reluire ! Aujourd’hui, nous disposons donc d’un grand local, avec 14 chambres pour des journalistes réfugiés politiques du monde entier.

Qui finance une telle structure ?
C’est important de le souligner, la Maison est financée à 50 % par les grands médias français (les grandes chaînes de télévision, des groupes de presse régionaux comme Ouest France ou la Voix du Nord, des sites comme Médiapart, etc), plus des financements européens ou d’organismes étrangers dédiés au journalisme. Et des dons comme toute association humanitaire. Mais c’était la volonté que ce soient des médias qui, majoritairement, contribuent à cette solidarité, qui rappelle le cœur de notre métier.

Combien de journalistes en exil ont été accueillis depuis 2002 ? 
Plus 300 personnes, d’à peu près 60 nationalités différentes. Et cela reflète la situation géopolitique de la planète du point de vue des droits de l’homme et de la liberté de la presse. À un moment, il y a eu pas mal de Birmans, par périodes beaucoup d’Africains. Et aujourd’hui, des Syriens.
Quelle est votre action, au quotidien ?
Nous avons une triple mission. L’accueil et la protection, d’abord. Nous hébergeons pour une durée de six à huit mois ceux qui ont eu la chance d’arriver en France et qui nous ont été signalés par RSF, France Liberté, etc. Ils sont nourris, logés, on leur donne un statut de réfugié politique. La deuxième action, c’est celle de sensibilisation des publics, notamment jeune. Nous le faisons à travers notre action « Renvoyé spécial » : nos résidents vont témoigner, concrètement, des restrictions de la liberté d’expression auprès des collégiens ou lycéens, ou parfois auprès des enseignants, comme ce fut le cas en avril à Amiens. Et depuis les attentats de Charlie, les demandes des professeurs et responsables d’établissements sont en très forte hausse. Par manque de moyens, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes. Enfin, la Maison des Journalistes a une vocation de réveil des consciences. C’est ce qu’on fait avec l’exposition de Muzaffar Salman ou, en 2016, avec un colloque de deux jours dans l’auditorium de Radio France. pour mobiliser des personnalités, faire parler.

Alep vu du Point Zéro
Témoin de l’actualité et reflet de son action, la Maison des journalistes accueille, du 5 mai au 15 septembre l’expo photos « Alep Point Zéro », du Syrien Muzaffar Salman (entrée libre, du lundi au vendredi de 10 à 18 heures). 75 vues illustrant la rencontre entre le photographe et les résistants d’Alep, réunis dans ce point zéro formé par le réseau d’excavations creusé pour réunir les diverses maisons de la ville. Né en 1976 à Homs, Salman, qui a couvert la guerre pour des agences comme Associated Press ou Reuters. Emprisonné à cause de ses photos, échappant de peu à l’État islamique, il a fui la Syrie et a été accueilli l’an passé à la Maison des journalistes.


msL’action de la Maison des journalistes en faveur des persécutés de la presse et la liberté d’expression.

Un seul pays au monde a imaginé une structure capable de les accueillir et les protéger : la France, avec la Maison des journalistes (MDJ : www.maisondesjournalistes.org). La MDJ accueille simultanément, en résidence, dans sa maison située à Paris, 14 journalistes réfugiés politiques.

Depuis 2002, pas moins de 310 professionnels des médias, issus de plus de 60 pays, ont ainsi été accueillis et accompagnés.

Au chapitre de sa mission qui est également pédagogique, la Maison des journalistes intervient aussi dans les collèges et les lycées, dans le cadre de l’opération baptisée Renvoyé Spécial. Les journalistes résidents-réfugiés de la Maison des journalistes vont régulièrement témoigner auprès des jeunes dans le cadre de ce programme. En novembre 2014, la MDJ a lancé le programme Presse 19, en référence à l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen (1948) relatif à la liberté d’expression et d’opinion. Presse
19 est un projet socioéducatif réalisé en partenariat avec des organisations européennes.

La MDJ a également créé un journal en ligne totalement dédié aux journalistes exilés : l’Oeil de l’Exilé (www.loeildelexile.org), un espace d’information et de libre expression.

Depuis les attentats de Charlie Hebdo, les demandes des professeurs et responsables d’établissements en vue de recevoir nos résidents sont en très forte hausse. Mais, par manque de moyens, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes.

À l’occasion de la Journée mondiale pour la liberté de la presse, pensez à nos journalistes exilés, soutenez la Maison des journalistes et n’oubliez pas de défendre le droit à la liberté d’expression.

Christian Auboyneau
Président de la Maison des journalistes

Darline Cothière
Directrice de la Maison des journalistes

Découvrez du 5 mai au 15 septembre 2015 la spectaculaire exposition de Muzaffar Salman,
l’un des plus grands photojournalistes syriens,
à la MDJ, 35 rue Cauchy, 75015 Paris.

Cliquez pour lire le flyer de l’opération Renvoyé Spécial.

pbDurant l’après-midi de samedi, René Dassié et Hamzeh Sadegh, 2 journalistes réfugiés à la Maison des journalistes ont témoigné de leurs experiences. Un moment très fort où chacun a exprimé la difficulté à renaitre dans un pays qui n’est pas le sien. […]

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