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La Maison des Journalistes a accueilli, hier, jeudi 6 février, à 13h45, les élèves de classe de Terminale du Lycée de Lourmel, dans le cadre d’un échange sur des thèmes variés tels que : « le Sahara, ses ressources et les conflits », « l’Afrique face à la mondialisation », « les médias et l’opinion publique ».
Ces sujets entrent d’un côté, dans la droite ligne des programmes de la Maison des Journalistes, elle reçoit chaque année des journalistes en exil , et de l’autre côté, ils répondent aux préoccupations de Danièle Arthur, professeur d’Histoire et Géographie du Lycée de Lourmel. Elle est en outre, coordinatrice à Amnesty International sur les questions des droits de l’homme et des libertés en charge du Tchad, du Mali, du Niger et de la Mauritanie.
Elle a proposé une rencontre pédagogique entre ses élèves en classe de Terminale afin d’échanger avec le blogueur tchadien. C’est à ce titre que Danièle Arthur et ses élèves ont été reçus par Mme Darline Cothière, directrice et Fréderic Roy, travailleur social à la Maison des journalistes. Egalement présents à cette rencontre, Françoise Wasservogel, correspondante à Paris du journal Reporter au Mali et de Paul Heitz, cinéaste français.

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Crédits Photo Pierre Toh

Mme Darline Cothière a prononcé un mot de bienvenu à l’endroit des élèves et de leur professeur avant de laisser la parole à Makaila, animateur du débat.

Une séance de projections des films sur l’expulsion de Makaila, a permis aux élèves d’aborder les débats avec sérénité. Ils ont pris la parole pour poser des questions au blogueur tchadien entre autres ; son parcours, la démocratie au Tchad, les rapports entre la France et le régime d’Idriss Deby. Les sujets qui dominent l’actualité internationale du continent africain ont été également largement parcourus traités.
Prenant de temps en temps, la parole, Françoise Wasservogel, journaliste française, a pour sa part, enrichi, le débat avec des contributions pertinentes et de qualité qui ont aidé les élèves français à la compréhension du rôle de la France en Afrique et notamment au Tchad, point névralgique du pré-carré de la nébuleuse Françafrique.

La rencontre a duré 3h d’horloge, au cours desquelles, les élèves du Lycée et leur professeur, ont affirmé être honorés par l’accueil de la Maison des journalistes et satisfaits de la qualité du débat.

Makaila Nguebla, journaliste tchadien

 La Cour Pénale Internationale (CPI), juridiction internationale à compétence universelle, fait l’objet de vives critiques. La plupart des dirigeants africains accusent l’institution judiciaire d’être sélective dans sa démarche. Selon eux, elle n’aurait ciblé que des Chefs d’Etats et des leaders du continent noir.

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Les poursuites judiciaires en série par la Cour Pénale Internationale  des dirigeants africains, ont provoqué  la colère de ces derniers qui ont exprimé le sentiment d’être visés et accusent la dite institution de faire une sélection dans sa quête de justice.

 

L’Afrique est-elle visée ?
L’Union Africaine, institution panafricaine, a été saisie par plusieurs pays dont l’Afrique du Sud d’où est issue Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne ministre de l’intérieur dans son pays.

Elle est aujourd’hui à la tête de la Commission de l’U.A. L’Afrique du Sud est devenue pour des Chefs d’Etats africains un lieu qui encourage l’impunité institutionnelle. Ils sont nombreux à posséder des investissements mobiliers et immobiliers et à thésauriser dans les banques sud-africaines les détournements financiers de leurs pays d’origine au profit de leurs intérêts personnels. L’’article 16 du statut de Rome qui a créé la CPI est désormais utilisé comme prétexte pour des pays du continent. Oui, certains ont saisi le Conseil de sécurité en vue d’imposer à cette dite CPI la suspension de toute enquête ou poursuite pour une durée d’un an, renouvelable de facto indéfiniment chaque année. Ainsi, à l’issue d’une réunion tenue le 11 octobre 2013, des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine avaient demandé à l’ONU la suspension des procédures de la CPI contre les dirigeants en exercice.

 

La Société civile africaine n’adhère pas à la démarche de l’Union africaine

 La démarche de l’Union Africaine introduite auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU, pour exiger la suspension des poursuites à l’encontre des dirigeants africains, pose problème aux organisations de la société civile sur le continent. Pour celles-ci, l’Union africaine cherche à travers un argument fallacieux à protéger les dictateurs qui essaiment l’Afrique et répriment leurs populations. Par un communiqué de presse, la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), Human Rights Human et la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) ont pour leur part demandé à l’ONU de ne pas céder à la volonté des Chefs d’Etats.

 

Société civile et populations la main dans la main contre l’Union africaine

 L’Union africaine ne peut décider à la place des africains eux-mêmes, souvent victimes de leurs dirigeants devenus des bourreaux. Les populations africaines ne sont pas solidaires de leur institution continentale. Elles les considèrent comme une union entre les Chefs d’Etats, constitués en syndicat. Dans un document rendu public, le 18 novembre 2013, à Johanesbourg (Afrique du sud), plusieurs organisations africaines et internationales ont soutenu que : « les gouvernements africains doivent rejeter l’idée selon laquelle, ils doivent bénéficier d’une immunité spéciale vis-à-vis de la Cour Pénale Internationale (CPI). »

Cette déclaration unanime des ONG africaines, confirme l’inquiétude de nombreux citoyens – ennes sur le continent. Ils pensent que les dirigeants africains réclament ce retrait pour se protéger et se soustraire des poursuites internationales qui seront enclenchées contre eux, une fois déchus du pouvoir. L’Afrique reste-t-elle alors le nid des violences politiques, des répressions généralisées, des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales ? Demeure-t-elle synonyme de mal gouvernance politique et économique ainsi que de gabegie des ressources des pays des responsables politiques et administratifs ?

Les efforts de la CPI pour traduire en justice les dirigeants des grandes puissances occidentales, supposés capables, s’avèrent minimes, au regard de notre liste. Toutefois, si on prend le cas de la France,  d’anciens présidents, à savoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ont été entendus par la justice de leur pays d’origine sur leur responsabilité de gestion gouvernementale, lorsqu’ils étaient en exercice. La situation de sous-développement dont est plongée l’Afrique, depuis des décennies, trouve ses origines dans l’impunité et l’injustice sociale. Pour que l’Afrique devienne un continent émergent, il lui faut sans complaisance une justice pour tous qui n’épargne personne.

Makaila Nguebla –  http://makaila.over-blog.com/

Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Ghislaine Dupont et Claude Verlon

La nouvelle est tombée samedi vers 13heures. D’abord, l’annonce de leur enlèvement à Kidal, puis, leur assassinat par des individus non identifiés.

Il s’agit de nos deux confrères français, journalistes de Radio France Internationale (RFI) : Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui étaient au Nord Mali pour un reportage. Alors qu’ils venaient juste de sortir d’une interview avec Ambeiry Ag Ghissa, un responsable du Mouvement National pour la Libération de l’Azwaad (MNLA), à Kidal (zone connue pour ses conflits où sévissent des groupes armés irrédentistes et djihadistes), nos deux confrères ont été enlevés puis sauvagement abattus. Leurs corps criblés de balles ont été retrouvés. C’est une tragédie !

Aussitôt, cette information a fait le tour du monde, relayée par tous types de médias. Cet assassinat indigne et abject ne peut se justifier dans la mesure où il traduit l’expression d’une barbarie et d’une inhumanité déconcertante, de ceux qui pensent réduire à néant la liberté d’informer des journalistes. Ces derniers représentent les promoteurs et vecteurs incontournables de ce droit à l’information reconnu universellement par les instruments sous-régionaux et internationaux dans le monde. L’heure est grave !

Quelle est la motivation des auteurs d’un tel crime ? Pourquoi les groupes armés incontrôlés, ont-ils choisi nos deux confrères comme cibles ? Autant de questions hantent nos esprits et commandent notre lucidité à poursuivre la réflexion. Ce drame épouvantable pose l’épineuse question des risques, du manque de protection et de sécurité des journalistes en zone de conflit. Il révèle parfaitement l’instabilité dans cette région septentrionale du Mali en proie à des conflits armés complexes. Il est urgent d’agir avec tous les moyens légaux pour trouver une solution appropriée à la crise malienne. Elle n’est visiblement pas terminée, en dépit de la tenue des élections et de la prise des fonctions d’un Président démocratiquement élu.

La communauté internationale est interpellée dans sa recherche des voies et moyens idoines afin de sauver des vies humaines menacées quotidiennement pour des revendications occultes.

Les journalistes étrangers en exil, accueillis par la Maison des journalistes, expriment leur profonde consternation devant ce crime abominable dont sont victimes Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ils ont trouvé la mort dans l’exercice noble de leur métier pour informer l’opinion publique.

Une pensée à nos deux confrères, à leurs familles éplorées et à RFI. Nous sommes solidaires à tous !

Makaila Nguebla, en exil en France.

blEn prélude à la 20ème édition du Prix Bayeux – Calvados 2013, du 07 au 13 octobre 2013, décerné aux correspondants de guerre, la Maison des journalistes de Paris, en partenariat avec la Marie de Bayeux, le Conseil Général de Calvados et le Lycée Dumond d’Urville de Caen, ont organisé une rencontre d’échange avec les élèves dudit établissement d’enseignement secondaire français, à laquelle, a pris part, le blogueur tchadien, Makaila Nguebla, accueilli en France, après son expulsion du Sénégal.
Après une séance de projection des films de courte durée des dix reportages, les élèves ont procédé au vote pour le reportage qu’ils ont trouvé meilleur et méritoire dudit prix sera offert au journaliste-reporter.
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Pendant près d’une heure, les échanges avec ces jeunes lycéens, ont porté sur les risques auxquels, sont confrontés les journalistes en général dans l’exercice de leurs métiers au quotidien. Mais aussi sur la question de la liberté de presse et d’expression au Tchad, des droits de l’homme, des élections libres et transparentes, de la bonne gouvernance et de démocratie.
Les élèves et l’administration du Lycée Dumond d’Urville, ainsi que l’ensemble des organisateurs se sont dits satisfaits de la communication sur le sujet traité.

Reportage du blog de Makaila Nguebla : http://goo.gl/DzwUOs

Le bloggueur tchadien Makaila Nguebla est accueilli et soutenu par la Maison des journalistes. Invité de Télésud, il analyse l’actualité et la situation de plusieurs pays africains.


Entretien du jour du 300913 Makaila Nguebla… di telesud